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L’Express : la rédaction se rebiffe contre Philippe Jeannet jugé trop proche de Macron

21 décembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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L’Express : la rédaction se rebiffe contre Philippe Jeannet jugé trop proche de Macron

Temps de lecture : 3 minutes

Nommé à la tête de L’Express pour accompagner la fin du papier et la mutation vers le numérique, l’expert digital Philippe Jeannet est arrivé en terrain hostile. Sa nomination a en effet été refusée par la rédaction et il s’est retrouvé bombardé directeur général délégué (adjoint).

Expert du numérique

Sa nom­i­na­tion avait été saluée par le groupe Altice France qui avait retracé dans un com­mu­niqué son par­cours dans la muta­tion de la presse du papi­er vers le web : « Expert recon­nu de la presse numérique, Philippe a lancé le pre­mier site inter­net des Échos, dirigé le Monde.fr et piloté les rédac­tions dig­i­tales de ces deux quo­ti­di­ens pen­dant plus de quinze ans [et a été un] acteur de pre­mier plan de la dis­tri­b­u­tion de la presse en France en créant le kiosque ePresse.fr et en jouant un rôle majeur au sein du GESTE et de l’O­JD ».

Il devait s’appuyer sur Anne Rosencher — grand reporter et ex-direc­trice adjointe de Mar­i­anne – et Emma Defaud, rédac­trice en chef du site, afin de trans­fér­er L’Express vers le web. Seule­ment, avec une par­tic­i­pa­tion de 96% et un scrutin à bul­letin secret, les jour­nal­istes ont rejeté le 26 novem­bre son arrivée à la tête de la rédac­tion par 73 voix con­tre pour 46 pour. Depuis 2015 et le rachat par Altice en effet, la rédac­tion peut refuser jusqu’à trois nom­i­na­tions de rédac­teur chef, au-delà l’employeur peut impos­er son choix.

Positionnement pro Macron ?

Out­re un pro­jet édi­to­r­i­al jugé flou, « les jour­nal­istes s’in­ter­ro­geaient notam­ment, au vu des posi­tions pro-Macron affichées sur son compte Twit­ter per­son­nel, sur son indépen­dance vis-à-vis du pou­voir », avance Libé. Il aurait aus­si ani­mé des con­férences-débat à la République en Marche, selon Arrêts sur Images – on retrou­ve notam­ment trace d’une de ses inter­ven­tions, « Réveiller le citoyen européen : un défi de com­mu­ni­ca­tion publique », pour le comité LREM Paris 10e Château d’eau, en févri­er 2018. Il n’a pas cher­ché à nier : « sur la dernière élec­tion prési­den­tielle, je n’avais pas de carte de presse, je me sen­tais libre de faire ce que je voulais. J’aurais eu la carte de presse à ce moment-là, je ne l’aurais pas fait ». Des Gilets jaunes à L’Express ?

Cepen­dant, son recrute­ment n’est pas blo­qué puisqu’il devait aus­si occu­per le poste de directeur général délégué de L’Express – et cette fois les jour­nal­istes n’ont plus rien à dire. Il a été nom­mé à cette fonc­tion le 12 novem­bre 2018. Altice, qui entend « pour­suiv­re le dia­logue avec les salariés » mais aus­si con­tin­uer à trans­former l’Express en le por­tant vers plus de dig­i­tal, devrait pro­pos­er un nou­veau nom dans les semaines à venir.

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