Le dévissage de la diffusion qui, par voie de conséquence, a entraîné les recettes publicitaires vers le bas, est la cause principale de désaveu de Christophe Barbier. L’homme à l’écharpe rouge brille plus sur les plateaux de télévision qu’en tant que patron de rédaction.
Si officiellement Christophe Barbier a été remercié pour le travail effectué depuis 10 ans à la tête de la rédaction du newsmagazine, SFR Média, l’éditeur, s’est empressé de l’évincer, une fois le guichet de départs mis en place à la rentrée 2015 achevé. Il avait besoin jusque-là de Barbier pour “tenir” les journalistes de L’Express. C’est ensuite que les choses se sont gâtées avec la nouvelle formule de l’hebdomadaire lancée en mars 2016. Prenant en compte un effectif réduit de 40%, cette dernière est considérée (à raison) comme un flop. Regardez plutôt : la diffusion de L’Express a baissé de 20% en 2015–2016 à 369 000 exemplaires par semaine. Les résultats sont encore pires concernant la vente au numéro : ‑32% à seulement 34 705 exemplaires en moyenne. Dans le même temps, les ventes numériques n’ont pas pris le relais. Au contraire, elles ont reculé de près de 50% à 1855 exemplaires ! Une peau de chagrin pour L’Express où Christophe Barbier se contentera désormais de pondre un éditorial.
Dans ce contexte, la tâche de Guillaume Dubois, le directeur général de SFR Presse et futur directeur de la rédaction de L’Express, sera plus qu’ardue. Ce proche du PDG de SFR Media, Alain Weill, doit réinventer L’Express a annoncé son éditeur. Reste à savoir comment, tant les refontes se sont succédées depuis 10 ans. Dubois sera accompagné d’ici peu de deux adjoints et d’un comité éditorial, dont feront partie le patron du web, Éric Mettout, le directeur adjoint de la rédaction, Christian Makarian, et le directeur de l’édition, Matthieu Scherrer. Leur feuille de route : faire revenir d’ici deux ans L’Express en tête des newsmagazines hexagonaux. Il est actuellement troisième derrière L’Obs et Le Point. Un pari loin d’être gagné d’avance tant la marque L’Express semble abîmée auprès des lecteurs.