Il y a peu nous apprenions que la cagnotte de 54K€ de Pif le chien, lancée par le quotidien communiste pour une reprise du titre pour enfants, était disparue dans la mer des Sargasses des déficits de L’Huma. Le journal licencie maintenant pour survivre.
Plan de sauvegarde de l’emploi
Les salariés le savent, un PSE est un presque oxymore pour licenciements. « Après un mois et demi de négociations entre la direction, les administrateurs judiciaires et leurs représentants syndicaux, les salariés de L’Humanité s’apprêtent à payer le prix fort pour participer à l’effort collectif et assurer l’avenir du journal », a annoncé, le Syndicat national des journalistes (SNJ) du journal. Ce seront 35 licenciements plus 6 démissions ou départs à la retraite sur un effectif total de 157 personnes. Il en restera encore plus de cent pour un journal qui ne peut plus compter que sur des plans de sauvetage et non sur ses lecteurs en voie d’attrition rapide.
Dettes et plans de sauvetage successifs
L’Huma est censée diffuser un peu plus de trente mille exemplaires par jour. Un chiffre sans doute très surévalué et qui comprend les ventes aux tiers (gratuites) et les achats par paquets de sections syndicales de la CGT. Nos lecteurs peuvent voir notre infographie qui reprend les subventions publiques accordées au journal depuis 2010 : plus de trente millions d’euros, encore les chiffres 2018 et 2019 n’ont-ils pas été inclus.
Placé en redressement judiciaire en février 2019, plombé par une dette de 13M€, le journal n’est plus depuis longtemps le « journal de Jean Jaurès », officiellement il n’est même plus celui du PCF, une fable quand on connaît le parcours de son directeur Patrick Le Hyaric, vieux fidèle du parti. Gageons que les militants qui ont déjà souscrit à une cagnotte (pas celle de Pif) de plus de 2M€ et l’aide des pouvoirs publics sauveront encore le journal. Pour combien de temps ? Restera la fête de L’Huma, vestige populaire d’un parti en voie de disparition progressive, tout comme sa presse.