En mars dernier, le quotidien communiste avait lancé un vaste appel aux dons pour se sauver de la faillite. 800 000 euros ont été récoltés… ce qui ne suffira pas.
À l’occasion de ses 112 ans – 112 ans d’une riche histoire où le journal a notamment chanté les louanges du « grand Staline » –, L’Humanité est dans le rouge (au premier sens du terme). Le 10 mars dernier, son directeur, Patrick Le Hyaric, avait lancé l’alerte : « L’Humanité ne tient qu’à un fil ! »
Et celui-ci d’expliquer qu’il perdait 50 centimes par numéro, pour environ 37 000 exemplaires vendus chaque semaine fin 2015. M. Le Hyaric avait alors lancé le « printemps de l’Humanité » pour récolter des dons, « sans lesquels l’Humanité ne passera pas les prochains mois ». Lundi 25 avril, dans un cahier glissé au sein du quotidien, ce dernier a dressé un premier bilan. Certes, 5 300 personnes sont venues en aide à leur journal, rassemblant plus de 800 000 euros. Mais « le soutien au journal doit encore s’amplifier pour que nous puissions sortir de l’ornière et porter nos indispensables projets de développement », a‑t-il précisé.
Sur France Inter, Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction, a justifié cette situation. « Nous n’avons pas des actionnaires du CAC 40 qui soit rachètent le journal, soit le recapitalisent. Nous n’avons pas non plus la publicité à laquelle nos lecteurs devraient avoir droit puisqu’ils la financent : à chaque fois qu’ils payent un yaourt, ils payent une part de publicité », a‑t-il déclaré, oubliant de préciser que son quotidien recevait chaque année d’énormes subventions, qu’il n’en était pas à son premier appel aux dons, et surtout qu’en décembre 2013, l’Assemblée nationale lui a généreusement fait sauter une dette de 4 millions d’euros.
Désespéré, et ne pouvant pas indéfiniment entraîner dans sa chute l’épargne de ses derniers lecteurs, le journal communiste en vient à se déclarer favorable à une ouverture de capital à de nouveaux actionnaires. Ah, si l’Oncle Joe voyait ça…