Après sa cessation de paiement annoncée au début de l’année 2019, un redressement judiciaire décidé le 7 février suivant, un plan de sauvegarde signé le 12 juin et aboutissant, entre autres, à la suppression de 35 postes, L’Humanité serait en train de sortir de son gouffre, au moins pour un moment.
Dans un jugement du 26 décembre 2019 que nous nous sommes procurés, le Tribunal de commerce de Bobigny a validé le plan de continuation présenté par le journal.
Un journal en mauvaise santé et gracieusement subventionné
Rappelons tout d’abord la situation exposée en détail par le jugement. L’Humanité, journal phare des communistes français, est détenu par la “Société nouvelle du journal L’Humanité” (SNJH), successeur de la “Société humanité investissements pluralisme”. La SNJH quant à elle, est la propriété de personnes physiques à 45,3%, de l’association des Lecteurs du Journal à 20%, de l’association des Diffuseurs du Journal à 14,7%, de l’association des Amis du Journal à 10% et de l’association des Personnels du Journal à 10%, soit une multitude d’actionnaires de taille plutôt modeste (dont on ne connaît pas pour autant les noms).
Concernant la santé financière du journal, son chiffre d’affaires baisse continuellement, passant de 24,9 millions d’euros en 2016 à 23,8 en 2017 et 2018, et 22,5 en 2019 (malgré une hausse des recettes réalisées à la Fête de L’Humanité). Cette baisse est la conséquence de la diminution des volumes de ventes, des recettes publicitaires. Elle est accompagnée de l’augmentation des coûts de production / distribution et de la structure de charges inadaptée du journal, entre autres des effectifs pléthoriques. En même temps, les dons des particuliers sont aussi passés de 4 millions en 2016 à 1,9 € en 2018.
Comme d’habitude, c’est en grande partie le contribuable qui est venu au secours avec 4,2M€ de subventions d’aide à la presse en 2018, soit 400K€ de plus par rapport à 2016. Vu les déclarations de Richard Ferrand en début d’année 2019, l’augmentation a très probablement continué. Mais comme cela restait insuffisant, le journal est passé par un plan de continuation à l’addition plutôt salée pour ses créanciers.
Un plan surtout possible grâce à un massif abandon de créances
L’Humanité s’est restructurée, a fait appel aux dons, mais c’est surtout grâce aux créanciers que ce plan a été validé par le Tribunal.
En effet, à la lecture du jugement, on apprend que les créanciers, publics comme privés, sont allés jusqu’à faire table rase de 75% des créances dues par le journal, permettant d’effacer d’un coup de baguette magique 8 millions d’euros de dettes. Dans la catégorie des créanciers privés lui faisant ce beau cadeau, on retrouve les principaux fournisseurs du média, Riccobono presse investissement (dirigé en partie par le groupe de presse autrichien Mediaprint), Sefal property, Méditerranée Offset Presse, Compact, la RATP (?!) et Viparis (possédé à 50% par la CCI d’Ile de France).
Du côté des créances publiques, le contribuable fait cadeau de 75% des 1.8 millions dus. On prend les mêmes et on recommence, après avoir abandonné une créance de 4 millions en 2013, l’État ajoute à ses innombrables subventions, un autre petit cadeau ! Mais après tout, rien de nouveau sous le soleil, le média communiste vit depuis longtemps allègrement de l’argent des autres et de moins en moins de son lectorat.