La présentation du futur plan de développement du quotidien Libération aux salariés, initialement prévue mardi 3 septembre, n’a finalement pas eu lieu.
Selon plusieurs sources en interne, les travaux n’étaient pas complètement finalisés. Un comité d’entreprise programmé le même jour a lui aussi été repoussé sine die. Il devrait avoir lieu courant septembre. Voici néanmoins les grandes lignes du futur chantier censé remettre Libération sur les rails. Le journal devrait ainsi remiser en 2015 son organisation en services pour adopter un fonctionnement en pôles multimédias. Ils seraient au nombre de cinq dans la nouvelle organisation imaginée par Pierre Fraidenraich, le directeur général de Presse Médias Participations. La politique et l’économie seront ainsi regroupées au sein d’un pôle « Pouvoirs ». Le pôle « Futur » aura lui trait aux nouvelles technologies tandis que les pages « Planète » traiteront des questions environnementales et d’une partie de l’international. Les pôles « Idées » et « Culture » fermeront la marche dans le chemin de fer du quotidien. Une formule rénovée du print et du web sera lancée en janvier 2015.
La nouvelle organisation de la rédaction et l’articulation entre le print et le numérique seront le bras armé du nouveau Libé. La priorité est clairement donnée au site web Liberation.fr pour l’actualité chaude. Le quotidien sera centré sur l’analyse, le décryptage et les dossiers. La mise en place du bimédia, moins gourmand en moyens humains, sera favorisée par une réduction sensible des effectifs. La diminution de la masse salariale est également une condition centrale du retour à l’équilibre. Alors que Libération a perdu 2,5 millions d’euros l’année dernière (pour 55 millions d’euros de CA), le recul sera encore plus net cette année. Le déficit prévisionnel avoisinerait les 4 millions d’euros. La diffusion (DTP OJD : 101 616 exemplaires, ‑15%) et la publicité ont, quant à elles, baissé dans les mêmes proportions au dernier semestre 2013 et premier semestre 2014. Bruno Ledoux, officiellement copropriétaire de Libération avec Patrick Drahi depuis fin juillet, souhaite au minimum une cinquantaine de départs (sur 250) dans le cadre de la clause de cession. Pour parvenir à ce chiffre le plus rapidement possible, le duo met les moyens. Les avantages de la clause, d’habitude réservé aux seuls journalistes, sont ouverts à l’ensemble des personnels. Par ailleurs, un bonus de 12 000 euros est proposé aux salariés qui la saisiront avant fin septembre.
La création d’un écosystème autour de la marque Libération, afin de sortir du mono-produit actuel, est l’autre pan du projet. Homme de télévision (il a été directeur général de i>Télé), Pierre Fraidenraich ambitionne par ailleurs que l’écosystème Libé comprenne aussi au printemps prochain une radio (elle est déjà en beta test sur le site) et, surtout, une télévision. Si le mode de diffusion de la chaîne n’a pas été précisé, le câble, dont l’autre copropriétaire de Libération, Patrick Drahi, est le leader en France avec Numericable, semble une hypothèse plausible.
Crédit photo : Luc Legay via Flickr (cc)
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— Claude Chollet (@ClaudeChollet) 4 Septembre 2014