Depuis la reprise du quotidien par Bruno Ledoux et Patrick Drahi et l’ouverture d’une clause de cession (les journalistes peuvent quitter le titre dans des conditions avantageuses), Libération connaît « presque un pot de départ par jour » selon le mot d’un journaliste de la rédaction.
Une vingtaine de plumes historiques ont en effet décidé de quitter le navire, d’après Le Monde. Gérard Lefort (critique cinéma depuis le début des années 1980), Bayon (critique rock depuis 1980) et le chroniqueur Pierre Marcelle (accessoirement ancien militant du Parti communiste internationaliste avec Cambadélis) sont ainsi sur le départ.
De quoi changer l’ADN de Libé ? Ce qui est certain, c’est que l’on assiste à la fin de la génération des « historiques » (Lefort, Bayon et Marcelle sont nés respectivement en 1952, 1951 et 1952). « Ça va être dur pour ceux qui partent. Mais ce sera le cas aussi pour ceux qui restent, car on ne fera plus le même journal », résume un journaliste.
Ces vingt départs ne sont pourtant pas assez pour la direction du journal qui en espérait une cinquantaine, de quoi réaliser 5 millions d’économies sur la masse salariale (le journal devrait perdre entre 8 et 10 millions d’euros en 2014). La clause de cession reste donc ouverte jusqu’au 30 novembre, de quoi laisser encore un peu de temps à ceux qui hésitent…