CheckNews comme son nom l’indique « vérifie » ou est supposé vérifier l’information. C’est le nom du « service vérificateur » de Libération qui vient de rompre ses liens financiers avec Facebook. Un peu d’histoire.
De Désintox à CheckNews
Le quotidien libéral libertaire innovait en 2008 en créant son service Désintox visant à soigner les intoxications de l’information. Ce service fût transformé en 2017 en CheckNews grâce aux services gratuits de l’agence de publicité J. Walter Thompson (JWT). JWT est lui-même membre de WPP, le plus important réseau d’agences de publicité et de communication dont le siège est à Jersey (pour des raisons liées aux taxes) et dont l’épicentre se trouve aux États-Unis, mais avec une présence mondiale dans plus de cent pays et plus de cent mille collaborateurs. En France TNS Sofres et Kantar (minoritaire) sont des émanations de WPP.
Qu’une agence américaine de communication offre ses services gratis pro deo en avril 2017 pour créer un nouveau concept avec de nouveaux outils n’indique qu’une chose : non un rapport de sujétion mais un rapport de proximité culturelle, intellectuelle, économique avec le monde anglo-saxon dans son ensemble, en particulier dans sa version américaine. Libération – comme l’ensemble du monde libéral libertaire – ne cache pas sa fascination pour le grand frère, qui parfois se fourvoie (Trump) mais reste le modèle indépassable et le précurseur.
Facebook donne un bon coup de main
Avec l’obligeance de JWT, le journal se trouve avec un bel outil, mais pour le manier il faut des artisans, des journalistes, donc des salaires, c’est là que Facebook – américain comme JWT – donne la main en septembre 2017. C’est à peu près un an après l’élection de Trump et au moment de l’éclosion de la légende des Fake News (infox) qui auraient permis sa victoire. Les GAFAM — vent debout — ont décidé qu’un tel malheur ne devait pas se répéter. Facebook crée son service de vérification en ayant recours (voir infra) à des prestataires de services – proches sur le plan idéologique et partageant les mêmes intérêts – dont Libération. A ce titre le journal sera rémunéré par Facebook et percevra 222K€ en 2018, autour de 200K€ en 2020, nous n’avons pas retrouvé le chiffre exact pour 2019 mais il doit se situer dans les mêmes eaux, ce qui fait sur trois ans environ 600K€ pour un journal détenu par un milliardaire Patrick Drahi puis une « fondation » étroitement contrôlée par lui.
Plus de Facebook mais toujours l’IFCN
Le 7 mars 2021 le journal annonçait avoir mis fin à sa collaboration avec Facebook :
« En termes d’indépendance éditoriale, la direction a jugé plus pertinent de miser sur les abonnés numériques et des contenus à valeur ajoutée plutôt que sur un contrat avec une entreprise privée. C’est un choix que l’équipe de CheckNews a défendu. Si nous voulons fidéliser nos lecteurs, les pousser à s’abonner pour lire nos contenus, nous devons consacrer nos forces à la production d’enquêtes approfondies et de sujets qu’ils n’auront pas lus ailleurs ».
L’article est intéressant, il met l’accent sur l’indépendance éditoriale, indiquant en creux que le contrat avec Facebook limitait cette indépendance. Mais admettons que cela va dans le bon sens, sauf que : « CheckNews restera membre du réseau international et indépendant de fact-checking, l’IFCN ». Comme le mentionne un article précédent du journal « CheckNews est membre du réseau international de fact-checking (IFCN) depuis 2017. L’adhésion à l’IFCN doit être renouvelée tous les ans grâce à un dossier étudié par des tiers indépendants ».
IFCN ? International Fact Checking Network de l’université américaine Poynter en Floride. Quels en sont les financiers ? Google, L’Open Society de George Soros, la NED (un faux-nez quasi officiel de la CIA). Ceci ne veut pas dire bien entendu que Soros, la NED ou la CIA donnent leurs ordres à l’IFCN qui donne des ordres à Libération. Simplement qu’ils font partie de la même coalition, défendant les mêmes intérêts matériels et moraux. Amen.
Les partenaires de Facebook en France après le retrait de Libération : Les Décodeurs du Monde, Les Observateurs de France24, AFP Factuel, Fake Off de 20 Minutes. Toute information venant de ces services n’est pas automatiquement fausse, ils ne mentent que dans une minorité de cas politiquement significatifs. Le vrai (80% non politique) sert à justifier le mensonge (20%, idéologiquement utile). Ces proportions sont données à titre d’indication.
Voir aussi notre article sur Les Décodeurs, financés par Google.