Libération n’en finit pas avec les causes victimaires que le futur jugera comme des trahisons honteuses, comme au sujet de la pédophilie dont le journal se fit l’ardent défenseur autrefois. Aujourd’hui, ce que Libération aime ce sont les racistes noirs et ce qu’il déteste ce sont les Européens blancs.
Le mois de juin 2020 en France aura vu des minorités dites « diversitaires » occuper l’espace médiatique en s’identifiant à ce qu’elles ne sont pas, c’est-à-dire l’équivalent des minorités ethniques aux États-Unis. Au prix de plusieurs confusions. Ainsi, les minorités vivant en France, ou plutôt de faibles minorités à l’intérieur de ces mêmes minorités, ont voulu imposer une identification entre la société multi-ethnique et multi-culturelle américaine et la société républicaine française qui a, théoriquement, qu’on l’apprécie ou pas, prétention à se vouloir universaliste et donc intégrative de ses ressortissants de toutes les origines, du moment qu’ils deviennent intrinsèquement Français. Ce qui passe a priori par un incontournable respect du pays où l’on vit. Elles ont aussi utilisé la mort d’un afro-américain aux États-Unis à des fins de militantisme interne à la France ainsi qu’à leurs propres minorités, lesquelles ne reconnaissent pas toujours la Ligue de Défense Noire ou le Comité Adama Traoré comme particulièrement représentatif.
Quand Traoré passe, les médias bobos se mettent au garde à vous
Il n’empêche, nombre de médias emboîtent le pas et répercutent à l’envie le discours de ces minorités très minoritaires dans leurs propres minorités, pour en faire un discours qui prend alors l’apparence d’un discours normal. Résultat : ces médias, pouvoirs importants d’une république française normalement fondée sur la démocratie représentative et libérale, donnent quitus, hors de tout processus électoral, à des revendications anti-démocratiques. En effet, le fait de demander des « droits à » dans une société fondée sur le « droit de » consiste à saper l’universalisme républicain, et de là le système républicain, aux fins d’obtention de nouveaux privilèges. Dans un tel cadre de pensée, l’ennemi ne peut être que l’Homme blanc et son histoire. C’est ce à quoi la France assiste en ce mois de juin 2020, et il s’agit d’une forme réelle de racisme noir de la part de minorités qui se revendiquent ouvertement en tant que races.
Comme il est d’usage dans ce type de contexte, une partie des personnes visées, ici les blancs français et européens, se flagellent et collaborent assidûment. C’est le cas, et ce n’est pas étonnant, du quotidien Libération. Le journal de Laurent Joffrin a en effet donné un pur exemple de la collaboration la plus éhontée avec ce qu’il affirme combattre, le racisme par exemple, en publiant samedi 13 et dimanche 14 juin 2020 un dossier intitulé « Aïssa Maïga et Adèle Haenel : enfin, il se passe un truc politique. » Difficile d’être plus clair sur la nature de ce qui se passe en effet. Pourtant le quotidien juge utile d’ajouter en accroche : « Engagées contre les discriminations raciales, sexistes et sociales, les deux actrices marcheront ce samedi contre les violences policières au côté du Comité Adama. Entretien exclusif. » Et 7 pages de dossier.
Laurent Joffrin à l’ouverture
Une ouverture à tel point décalée de la réalité que le rédacteur de cet article hésite à lui proposer de venir passer une semaine en sa compagnie : « L’onde de choc continue son parcours planétaire. Après avoir suscité une protestation mondiale et provoqué une spectaculaire prise de conscience des réalités du racisme, la mort de George Floyd entraîne maintenant une utile convergence : celle des combats antiraciste et féministe, comme l’illustre l’entretien qu’Adèle Haenel et Aïssa Maïga ont accordé à Libération. On s’aperçoit ainsi que Black Lives Matter et #MeToo sont deux visages de la même cause : la lutte pour l’égalité, valeur universelle qui rallie un mouvement planétaire. »
« Onde de choc » ? Joffrin a les yeux twitterisés. Une onde aux États-Unis, une vaguelette interne aux milieux médiatiques, culturels et politiques des métropoles et bobos en Europe. Rien, ailleurs.
« Les réalités du racisme » ? Joffrin ne fait pas semblant, il l’ignore : la France souffre de racisme en effet, celui généré par la haine à son encontre de la part de populations venues d’ailleurs ou nées par hasard en son sein.
« Utile convergence » ? Utile, pour les éternels libéraux-libertaires qui trouvent un « combat » provisoire à mener tous les six mois, avant de partir en vacances au ski ou à Saint-Tropez. Convergence ? Le mot a un sens que Joffrin fait semblant de ne pas connaître : il s’agit de « convergence des luttes », autrement dit de mise en branle d’une action révolutionnaire commune de la part de groupes aux revendications diverses mais qui se retrouvent sur un essentiel : renverser un prétendu ordre des choses. Ici, le prétendu « privilège masculin blanc ».
La lutte pour « l’égalité », « valeur universelle » ? Joffrin ne le saisit pas bien mais, s’il survit, il risque de disposer de plusieurs années dans un camp, pour réfléchir au sens des mots « égalité » et « valeur universelle ». Les mouvements politiques auxquels il fait référence veulent tout sauf l’égalité ou l’universel : la revendication est celle d’un changement d’hégémonie politique, ce qui induit d’éliminer l’hégémonie prétendument en place, l’homme blanc européen hétérosexuel.
Laurent Joffrin reste un vrai permanent : celui du parti de l’aveuglement. Mais le vieux journaliste est malin, il écrit les mots « privilège blanc » et « racisme d’Etat » en indiquant que Aïssa Maïga et Adèle Haenel sont plus modérées que ces « concepts » (sic). Une façon habituelle de dire que le privilège et le racisme en question existent bien tout en veillant à ne pouvoir être accusé de le dire. Joffrin, plus de 40 ans de bons et loyaux services libéraux libertaires.
À suivre