Décidément, Libération n’en finit pas avec les causes victimaires que le futur jugera comme des trahisons honteuses, comme au sujet de la pédophilie dont le journal se fit l’ardent défenseur autrefois. Aujourd’hui, ce que Libération aime ce sont les racistes noirs et ce qu’il déteste ce sont les Européens blancs. Première partie : cliquez ici.
Laurent Joffrin insiste dans son éditorial : la République française proclame l’égalité mais ne l’applique pas dans les faits, évoquant les discriminations concernant les logements ou les embauches, les contrôles au faciès ou la misogynie. Cependant, l’éditorial omet un pan très important de ces discriminations et beaucoup de réalités : si les contrôles se font au faciès c’est parce que la majorité des délinquants appartient à des ethnies clairement déterminées ; la discrimination au logement se fait dans tous les sens, de même en ce qui concerne les emplois : qui a déjà vu un Français de souche embauché dans un kebab ? Quant aux idées opposées de celles de Joffrin, elles ont été quarante ans durant interdites d’expression en France, pas toujours par la loi mais dans les faits par la censure des médias de grand chemin.
De manière objective, il est même, tout au contraire de Joffrin, possible d’affirmer que la France est une terre d’égalité : aucun pays dans le monde n’accueille autant d’individus dans de telles conditions d’aides sur tous les plans, de l’éducation à la santé en passant par l’apprentissage de la langue, l’aide à trouver, justement, emplois et logements.
Adèle Haenel et Aïssa Maïga enfilent des perles d’interview
Libération, c’est une rédaction qui doit habiter sur la lune. Accroche : « Elles se sont levées ensemble aux Césars et s’efforcent depuis d’inventer un front commun contre toutes les discriminations. Les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga retracent pour «Libération» le cheminement d’une prise de conscience générationnelle. »
« Elles se sont levées » mais… seules, sous le regard médusé d’une France préoccupé par d’autres choses que les « petits délires » des midinettes friquées de gauche de Paris.
« Une prise de conscience générationnelle » ? Tout au plus quelques milliers de personnes dans les rues de Paris.
Première question de l’entretien ? « D’où parlez-vous ? ». véridique, et sans auto-humour. Libération vit toujours en 1968. On voit aussi que tout a été finement retravaillé et que la présentation de l’entretien, affirmant que ce sont des propos tenus « dans un rade » de Belleville, n’est vraie qu’en partie. Ce n’est pas du journalisme mais un tract politique finement contrôlé, mots à mots. Exemples :
- Aïssa Maïga : « Le travail fait par les afroféministes en France et à l’étranger a mis les mots que je n’avais pas à disposition parce que je n’avais pas cet héritage. Je parle depuis un endroit qui est en mouvement et qui n’est pas fait de certitudes, qui est fait d’interrogations, notamment sur le fait que je peux mettre en œuvre des changements à mon échelle. Et je parle aussi d’un endroit purement citoyen qui est teinté de diverses influences. Je n’ai pas grandi dans une cité, je n’ai pas vécu dans la précarité financière, je viens d’une classe moyenne plutôt intello, ça m’a donné certains outils, et pour autant je n’ai pas échappé à cette chose très française, un racisme soft, rarement cru mais qui est obsédant… car omniprésent. » Il s’agit de faire taire d’emblée les critiques émises à son encontre et de donner un petit ton « Martin Luther King » ou Zola à l’entretien, si l’on associe cela à la première réponse d’Adèle Haenel :
- « Je parle depuis mon parcours politique personnel, implanté dans le féminisme, un parcours qui est bouleversé par le mouvement mondial autour des violences policières et par le mouvement français autour du Comité Adama. Je dirais que prendre en charge ma propre histoire m’a donné la capacité de m’occuper d’autres problématiques plus larges, qui ne me touchent pas immédiatement. Je parle d’une espèce de réveil politique. » Même auto-justification pour répondre par avance aux critiques lancées au moment des césars.
Beau comme un entretien de la Pravda soviétique, la parole est aux « intellectuelles » du Parti.
Ensuite, le journaliste parle d’une affluence « inédite » au sujet d’un regroupement de 20 000 personnes. Puis, les deux actrices enfilent les poncifs issus des années 80 du 20e siècle comme des perles : les policiers sont méchants et blancs, les blancs sont méchants, les hommes blancs sont méchants, les hommes blancs sont méchants avec les femmes, les policiers hommes blancs sont méchants avec les noirs et avec les femmes. Et la France est raciste, sexiste, violente, xénophobe etc. Rien de bien neuf sous le soleil, si Libération a du mal à relancer un mouvement à la SOS racisme, ce n’est pas faute d’essayer.
Quoi d’autre ?
Libération fait de la propagande pour les potes des délinquants
La réalité des faits de « l’affaire Adama Traoré » est maintenant bien documentée, en particulier par des enquêtes de journalistes et la contre-enquête de Valeurs Actuelles. Cela n’empêche pas Libération de continuer à propager les mensonges militants, à l’occasion d’un article intitulé « Violences policières : le combat d’Aïssa Traoré relancé ». Rien que le mot « violences policières » semble un mensonge, à lire la contre-enquête.
La volonté d’inventer l’histoire, comme en URSS autrefois se voit comme le nez au milieu de la figure, si bien que l’on est surpris de l’incapacité de la rédaction de Libération de comprendre pourquoi le navire quotidien est en perdition. Exemple parlant : « Si beaucoup découvrent ces jours-ci le Comité Adama, il n’y a pas vraiment de surprise à le voir exercer un leadership dans l’élan actuel, fruit de son travail d’ancrage au sein des quartiers populaires, des liens qu’il a su tisser avec d’autres sphères militantes et de la force d’incarnation d’Assa Traoré. »
Ou encore, dans le même genre : « Très vite, d’autres figures de la lutte antiraciste ont rejoint « son combat », comme l’éducateur Almamy Kanouté, l’activiste Youcef Brakni ou la journaliste Sihame Assbague. Ensemble, ils organisent dès l’été 2016 des marches dans le quartier des Traoré à Beaumont-sur-Oise, souvent suivies de concerts et de barbecues où se pressent 1 000 ou 2000 personnes. Au fil des mois, le Comité Adama reçoit le soutien actif des écrivains Annie Ernaux et Edouard Louis, ainsi que du philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie. Ce dernier, qui décrypte dans ses textes les mécanismes de domination ultralibéraux et questionne l’exercice de la violence policière dans l’espace public, élargit l’horizon du Comité Adama au champ des luttes sociales et antifascistes. »
Intersectionnel et révolutionnaire, le Comité Adama c’est la révolution en marche, comme sous Mao pour Libération. Le quotidien des bobos parisiens frétille entre deux sushis bio. Joffrin et ses amis font la promotion de la révolution antirépublicaine en France : « Enfin, Assa Traoré s’est rapprochée plus récemment des actrices Aïssa Maïga, Leïla Bekhti et Adèle Haenel (lire ci-contre). Omar Sy compte également parmi les soutiens constants du Comité Adama, au même titre que Mathieu Kassovitz. Des personnalités à même de générer une alliance plus large contre « l’ordre établi », au carrefour des revendications LGBT, féministes et aussi écologistes. Comme en témoigne la présence, désormais dans les cortèges, des militants radicaux d’Extinction Rebellion. »
L’auteur de l’article s’appelle Willy Le Devin, cela ne s’invente pas.
Le dossier comporte aussi le récit d’une interpellation de quatre jeunes à Vitry, l’article insistant clairement sur la version des interpellés, un petit article sur le fait que la police ne supporte plus Castaner, histoire de faire bonne mesure, et un encart publicitaire pour Le Ptit Libé, le « Libération des enfants ». Sujet : « Le combat pour les droits des noirs aux Etats-Unis ». Avec le slogan « La vie des noirs compte ».
Dans l’ensemble, le dossier est complètement décalé de la réalité et du reste de la France : dans les bureaux de Libération, tout se passe comme si le pays se résumait aux cités de banlieue, et encore à certaines d’entre elles, ainsi qu’au racisme (à sens unique). Le quotidien, abandonné par Patrick Drahi et bientôt sous l’égide d’une fondation, passerait bientôt en numérique, dit-on. Une manière de disparaître discrètement pour être lu dans le 9 cube, plus trois ou quatre arrondissements parisiens. RIP.