Il manquera trois millions d’euros par an à Libération pour atteindre l’équilibre suite aux 93 suppressions de poste. Un objectif « tout à fait jouable » pour Laurent Joffrin.
Suite à la clause de cession et au plan de départs volontaires mis en place, plus de 90 personnes se sont portées candidates à un départ, ce qui laisse entrevoir des licenciements minimes. Mais comme ces candidats ont deux mois pour changer d’avis, on ne connaîtra le chiffre exact qu’à Noël.
Avec ce plan, Libé devrait revenir à ses effectifs d’il y a 7 ans : 180 salariés dont 130 journalistes, contre 250 salariés pour 180 journalistes aujourd’hui. De quoi économiser environ 6 millions d’euros de masse salariale par an.
Le déficit annuel du journal étant porté à 9 millions d’euros, il reviendra donc à Joffrin de trouver 3 millions supplémentaires chaque année. De nouvelles ressources, comme le redémarrage des forums, le partenariat avec des sites affiliés, le développement de la partie payante du site ou encore le développement de la publicité vont être mises en place.
Concernant cette dernière ressource, Libération aura la tâche de faire oublier sa couverture « Casse-toi riche con ! », suite au désir formulé par Bernard Arnault de partir en Belgique, qui avait fait fuir une bonne partie des annonceurs du luxe…
Laurent Joffrin souhaite également organiser la rédaction en six services : pouvoir, planète, futur, culture, idées et mode de vie. Enfin, sur le plan de la ligne éditoriale, Libé devra être, toujours d’après Joffrin, « le journal de toute la gauche, en mettant les débats sur la table, de manière pluraliste ».
« Avant, Libération avait pour but d’aider à libérer la société, maintenant se pose aussi la question des règles de vie en commun », a‑t-il ajouté. La revanche du réel est parfois cruelle.