Nous reproduisons un entretien de Claude Chollet sur Sputnik, au sujet de la création d’un nouveau « comité Théodule » pour limiter la liberté d’expression, l’agence de lutte contre les manipulations de l’information, rattachée au ministère de la Défense.
La France va se doter d’une agence de lutte contre les manipulations de l’information. À l’approche des élections, elle devra identifier l’origine de « tentatives de déstabilisation de l’État depuis l’étranger ». Pour Claude Chollet, président de l’OJIM, il s’agit en fait d’une nouvelle tentative de l’exécutif de contrôler le débat politique.
« Tout cela a un parfum d’élections présidentielles. Les jeux étant probablement plus incertains que d’habitude, c’est un pare-feu supplémentaire afin que les braves gens puissent comprendre où est leur intérêt et qu’ils votent dans le bon sens», estime d’emblée Claude Chollet, président de l’Observatoire du journalisme (OJIM).
La création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger a été annoncée le 2 juin par Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Cet office de lutte contre les fake news dépendra de la SGDSN, une agence intergouvernementale placée sous l’autorité du Premier ministre. L’organisme, qui n’a donc rien d’indépendant, verra le jour d’ici les élections législatives allemandes, le 26 septembre, qui feront ainsi office de test.
« Un prétexte pur et simple »
Doté de pas moins de soixante personnes – « cela fait du monde » s’amuse Claude Chollet –, le futur organisme aura pour mission de déterminer la provenance des fake news. « Notre objectif est de détecter le plus rapidement possible quelque chose qui est en train de monter et de pouvoir signaler l’incendiaire. Une fois que la forêt a brûlé, c’est triste, mais c’est trop tard », a expliqué le SGDSN, Stéphane Bouillon, devant la Commission défense à l’Assemblée nationale.
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