Au milieu de la jungle des revues, certaines survivent étonnement bien. C’est le cas de « Liberté Politique », émanation de l‘association pour la Fondation de Service Politique. Une revue qui en est déjà à son numéro 95 et qui poursuit sa route après plus d’un quart de siècle d’histoire.
Une revue qui prend son temps
Le premier numéro de Liberté Politique a vu le jour au printemps 1997 avec une question toujours d’actualité : « L’Europe est-elle encore notre avenir ? ». Dès ce lancement, la parution est trimestrielle et le format laisse la place au développement des idées et à la diversité des intervenants. Revue dirigée par des laïcs catholiques, Liberté Politique se propose néanmoins d’envisager des questions plus générales, comme la place de l’État dans la société, la place du travail ou encore la démographie et l’immigration. Les thèmes plus religieux et de bioéthiques ont évidemment une place dans ces publications. La revue a suivi un modèle assez similaire depuis sa création il y a 26 ans avec un dossier thématique suivi d’éléments d’actualité ou d’opinion et enfin des recensions d’ouvrages.
Dès les premiers numéros, on retrouve la signature de personnalités du milieu catholique toujours actifs aujourd’hui comme Tugdual Derville, délégué général de l’alliance Vita (un mouvement pro-vie) ou encore le directeur de publication du site Le Salon Beige Guillaume de Thieulloy.
La marque de fabrique de la revue repose sur la diversité des contributeurs et la liberté donnée à ceux-ci dans le traitement des sujets, d’où des articles parfois longs permettant d’approfondir les notions envisagées.
Le modèle associatif comme vecteur de longévité
En pleine crise de la presse, les revues associatives résistent assez bien. En n’étant pas entièrement dépendant de la vente mais en se reposant sur une « structure-mère » qui lève des fonds et développe d’autres activités non-lucratives, ce type de média est moins sensible aux aléas de la presse. Qui dit modèle associatif dit aussi parfois lenteur au changement. La revue attendra 2007 et son 36ème numéro pour mettre un peu de couleur sur sa couverture et aérer la présentation. Les numéros 90 et 91 seront produits en partenariat avec le titre de l’ancien eurodéputé souverainiste Paul-Marie Coûteaux Le Nouveau Conservateur mais le partenariat fera long feu.
Depuis le numéro d’automne 2022, c’est Olivier Frèrejacques, par ailleurs journaliste à TV Libertés, qui a repris la direction de la revue. Toujours ouvert sur des sujets qui préoccupent les catholiques comme l’euthanasie, la revue continue de traiter toutes sortes de questions politiques comme le dernier numéro sur le terrorisme en atteste. Un numéro dont le dossier principal a été confié à un chercheur et maître de conférence : Daniel Dory. Ce même enseignant spécialiste du terrorisme est à l’origine d’une brochure sur l’écoterrorisme publiée en marge de la revue toujours par l’association pour la fondation de service politique.
La guerre des abonnés
Liée à une structure associative, la revue voit sa survie assurée. Le revers de la médaille pour ce type de publication est sa dépendance à la structure mère. Avec un millier d’abonnés il y a une décennie, la revue a subi de plein fouet la chute du nombre de lecteurs et aurait perdu les deux tiers de ses abonnés.
C’est tout l’enjeu de la nouvelle équipe aux manettes. Interrogé par l’Ojim, un rédacteur du titre nous confie la volonté de Liberté Politique de se hisser à un demi-millier d’abonnés au premier trimestre 2024 et d’atteindre le millier pour l’élection présidentielle de 2027. Une progression constante des abonnements est d’ailleurs palpable depuis le mois de décembre et la présence de François Billot de Lochner qui tient une chronique quotidienne « Mes Libertés politiques » à la fin du journal de TV Libertés participe d’une plus grande visibilité de son association et donc de la revue.