Après la publication des noms de deux douzaines de traders ayant participé à la fraude du Libor – taux de référence des marchés interbancaires –, le Wall Street Journal a été sommé par le Serious Fraud Office (SFO), office britannique de lutte contre la délinquance financière, de retirer son papier.
C’est David Enrich, journaliste vedette du Wall Street Journal, qui s’était procuré cette liste. Un article a été publié sur la toile, aux États-Unis et en Asie, à ce sujet avant que le SFO ne rappelle à l’ordre le quotidien américain. « Ces noms ne devront pas être publiés en Angleterre et au Pays de Galles par le Wall Street Journal ou par tout autre journal, ni à la télévision, ni sur Internet ou tout autre moyen, et toute publication Internet existante doit être supprimée », a demandé l’Office britannique. Et le WSJ s’est plié à cette injonction.
Parmi cette liste de fraudeurs, seuls trois peuvent être publiés : ceux de Tom Hayes, Terry Farr et James Gilmour, les trois opérateurs actuellement inculpés par la justice. Si le SFO veut garder le secret sur les autres, c’est parce qu’il envisage une nouvelle série d’inculpations.
Mais pour le Dow Jones, le groupe propriétaire du Wall Street Journal, « cette injonction est un grave affront contre la liberté de la presse » et beaucoup, à Wall Street, se plaignent des méthodes britanniques.