Depuis quelques mois, des restrictions de circulation ont été mises en place en Europe afin de limiter la propagation du coronavirus. Qu’allait-il advenir des incessants aller-retour des bateaux des ONG amenant des dizaines de milliers de migrants des côtes libyennes vers l’Italie et du risque de propagation du coronavirus lié à l’immigration clandestine ? Cette question n’intéresse visiblement pas les médias de grand chemin français. La presse italienne est heureusement là pour nous donner des informations à ce sujet.
Des arrivées de migrants contaminés
À lire la presse italienne, les restrictions de circulation ne concernent visiblement pas l’immigration clandestine. Alors que les frontières extérieures de l’Europe étaient à peine ouvertes pour l’immigration légale, le quotidien italien Il Giornale nous informe le 24 juin que 28 cas de contamination au coronavirus ont été détectés parmi les migrants présents sur le bateau de l’ONG Sea Watch stationné près des côtes siciliennes.
Le 2 juillet, le journal italien fait état de 8 cas de contamination au coronavirus à bord de bateau de l’ONG Mediterranea Saving Humans, sur les 43 débarqués dans la commune italienne d’Augusta. Pas de quoi susciter le début d’une polémique en France, contrairement aux débats fiévreux en Italie comme le souligne le site d’informations Euronews le 8 juillet.
Sale temps pour les ONG
Le problème des arrivées incessantes de clandestins parfois atteints du coronavirus n’est pas la seule critique du moment contre les ONG qui croisent en méditerranée. Le centre allemand d’analyse de l’immigration illégale appelé GASIM, rattaché au ministère de l’intérieur, vient d’après un article du 10 juillet du site d’informations Breitbart de publier un rapport selon lequel des passeurs présents en Libye détectent activement la présence des bateaux des ONG au large des côtes libyennes et leur envoient des migrants, voire les contactent par téléphone.
Le rapport parle même de « départs concertés » à partir des côtes libyennes. Breitbart précise à partir des informations fournies par le GASIM que les deux tiers des arrivées de clandestins en Italie sont organisées par des ONG, des arrivées qui ont augmenté de 948% pendant les deux premiers mois de l’année 2020 par rapport à la même période en 2019. Le site d’informations ajoute que le GASIM confirme l’accusation de connivence entre certaines ONG et des passeurs. Une accusation désignée en 2017 comme émanant de la « fachosphère » selon notamment Libération, comme nous le soulignions en décembre 2016 et en juillet 2017. En dépit de certains éléments de preuve déjà présents à l’époque.
Libération et consorts feront-ils un erratum avec ces nouvelles informations portées à la connaissance du grand public ? On n’en trouve pas de trace dans leurs colonnes à ce jour…
Le bateau négrier
Un malheur n’arrivant jamais seul, le journal local La Sicilia nous informe le 8 juillet que le bateau de l’ONG Sea Watch vient de faire l’objet d’une fermeture administrative, en raison de « diverses irrégularités ».
S’il fallait en rajouter, un amiral italien, Nicola De Felice, a signé le 13 juillet dans le journal italien Il Giornale une lettre ouverte dans laquelle il demande au gouvernement allemand de retirer le drapeau allemand du mât du « navire négrier » Sea Watch 3.
L’amiral ajoute que « le capitaine du Sea Watch a commis une série de crimes internationaux contre les règles maritimes, les lois allemandes et italiennes et diverses irrégularités techniques et opérationnelles qui ont compromis non seulement la sécurité de l’équipage, mais aussi des migrants, ainsi que la violation des réglementations protégeant le milieu marin. Ces actes n’honorent pas sa nation et son drapeau, plaçant l’Allemagne et l’Église évangélique allemande la plus chrétienne dans une position de collaboration “inconsciente” avec les trafiquants d’êtres humains ».
La capitaine du Sea Watch 3 Carole Rackete avait fait parler d’elle récemment en affirmant selon Info Migrants qu’il fallait « abattre la forteresse Europe ». Voilà qui ne peut être plus clair.
Ces informations n’ont pas eu l’heur de provoquer parmi les médias français de grand chemin le début d’un débat sur le rôle des ONG croisant en méditerranée. Un sujet sans importance, sans doute…