L’immigration est-elle une nécessité pour pourvoir les besoins en main‑d’œuvre de l’économie française ? Sans aucun doute, oui, si l’on en croit l’intense campagne d’opinion organisée dans les médias. La période récente a en effet été particulièrement riche dans le conditionnement des esprits à ce sujet ont souvent été les relais de cette offensive, qui semble viser à la saturation cognitive sur le principe posé par Chateaubriand : un message répété devient une vérité.
La Commission européenne lance le top départ
La Commission européenne a lancé le top départ en 2021 en rendant public le 27 janvier un « livre vert sur le vieillissement ». Si ce rapport vise à mieux prendre en compte le vieillissement de la population dans l’Union européenne, il n’en oublie pas pour autant de souligner que l’une des « manières de prévenir ou de limiter les conséquences négatives du vieillissement sur notre société » est de « favoriser l’immigration légale ». Ce rapport a été salué notamment par le « portail national du bien-vieillir », Silver Eco.
François Bayrou vante « l’apport des migrations »
Le 16 mai, le commissaire au plan, François Bayrou, plaidait pour un « pacte pour la démographie » afin de sauver le modèle social français. « Accueillir des personnes d’autres pays » et avoir plus d’enfants doivent contribuer à notre salut, selon l’ancien dirigeant du MODEM. C’est sans aucune réserve que France Info a relayé le message immigrationniste du Haut-commissaire au plan : « L’apport des migrations peut aider à améliorer le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux ».
Selon le Center for Global Development, « l’Europe doit recourir à l’immigration »
Partant du constat que l’Europe comptera 95 millions de travailleurs de moins en 2050 qu’en 2015, un think tank américain, le Center for Global Development, préconise dans une étude parue le 14 juin de recourir massivement à l’immigration. « Face à une Europe en manque de main d’œuvre, l’Europe doit recourir à l’immigration selon une étude », titre sobrement le Figaro le 14 juin. A force de répétition, petit à petit, l’idée fait peut-être son chemin… Cela n’étonnera personne qu’au rang des généreux donateurs du think tank américain la Commission Européenne figure en bonne position.
Jacques Attali, mentor d’’Emmanuel Macron
Jacques Attali ne manque pas une occasion de faire savoir qu’il est favorable à une immigration massive en France. Les présidents qu’il a conseillés, au premier chef François Mitterrand, n’ont pas manqué d’appliquer scrupuleusement ses conseils.
Le 18 juin, le mentor d’Emmanuel Macron, s’interrogeait sentencieusement sur son blog : « on fait comment ? » pour exercer « des métiers pour lesquels il n’existe pas, aujourd’hui, en France, assez de gens compétents pour les exercer ».
Balayant d’un revers de main l’activation des dépenses sociales, ou, pour dire de façon plus directe, remettre les chômeurs au travail, l’ancien conseiller de Mitterrand préconise « d’aller chercher des étrangers, européens ou non ».
Jacques Attali ne cesse de vanter les mérites de l’immigration. En 2015, au début de la crise des migrants qui perdure, il prédisait dans les colonnes du journal belge Le Soir, : « Les réfugiés vont faire de l’Europe la première puissance du monde ». Et d’ajouter : « les gens n’ont encore rien vu ! ».
Parmi les rares réserves sur cette vision purement quantitative de l’immigration, Laurent Herblay dépeint à grands traits dans une tribune parue sur AgoraVox, « Jacques Attali, avocat superficiel et méprisant de l’immigration ».
Des paroles et des actes
Enfin, dans une tribune parue dans le JDD du 19 juin 2021, dix dirigeants de grandes sociétés annoncent se mobiliser à partir du constat que « les réfugiés sont des talents pour nos entreprises ».
Joignant les actes aux paroles, l’Association chargée de la Formation Professionnelle des Adultes (l’AFPA) vient d’annoncer dans un Tweet paru le 21 juin, que « 12 réfugiés viennent de terminer avec succès leur parcours dans le cadre du programme HOPE à l’AFPA Vesoul. Formés au métier de Préparateur de commandes, leurs compétences répondent à besoin important de recrutement sur le territoire. Ils intégreront PSA à Vesoul dès le 22 juin ! ».
On ne pouvait trouver plus belle illustration de ce qui est présenté depuis plusieurs années comme une évidence : la France a un ardent besoin de main d’œuvre étrangère.
Mais le retour à la réalité est parfois brutal : le 25 mai, France bleu nous informait que le tribunal de commerce de Dijon venait de prononcer la liquidation de la fonderie MBF Aluminium à Saint Claude, qui devrait se traduire par la suppression de 300 emplois.
Cette annonce nous rappelle une triste réalité, bien éloignée des messages véhiculés par certains grands dirigeants et intellectuels dogmatiques, avec la complicité bienveillante de nombreux médias : la France est en voie de désindustrialisation accélérée. Elle perd même de nombreux emplois tertiaires, délocalisés en Europe de l’est, en Irlande, en Inde, etc. Les fermetures d’usines comme celle de Bridgestone à Béthune ou de MBF Aluminium à Saint Claude sont de véritables catastrophes pour les bassins d’emplois concernés.
Aucun des différents articles et études mentionnés ne pose comme solution pour qu’il y ait plus de cotisants pour payer les retraites en remettant les très nombreux chômeurs en France au travail. L’immigration, et dans une moindre mesure la natalité, est souvent présentée comme LA solution à la baisse de la population active occupée. Comme si les chômeurs de longue durée étaient quantité négligeable. C’est une vision désincarnée des habitants de notre pays, avec des individus interchangeables, qui nous est présentée. Au-delà, la volonté de la majorité de nos concitoyens de ne pas devenir étranger dans leur propre pays est une préoccupation totalement passée silence dans ces préconisations d’économistes engagés.