Rediffusion estivale. Première diffusion le 9 juillet 2021
Nous sommes revenus, émission par émission, sur les 182 émissions de l’Instant M de Sonia Devillers entre le 1er septembre 2020 et le 11 mai 2021. Parfaite illustration du Confort intellectuel cher à Marcel Aymé, l’entre-soi règne partout.
Un classement du Camp du Bien
Si certains invités de l’actualité numérique et du monde médiatique ne sont pas directement politiques, pour les sujets dits de société ou plus politiques l’entre-soi est de mise. Si 83 invités sont inclassables (non politiques ou inconnus), le reste du panel est éclairant sur la véritable couleur idéologique de l’émission.
Nous nous sommes astreints (voir notre annexe en infra) à classer un par un chaque invité par catégorie. Hormis les 83 inclassables, nous avons retenu sept catégories. Extrême-gauche, gauche classique, libéraux macronistes et membres du gouvernement, centristes divers, droite libérale, droite conservatrice, extrême-droite nationaliste. Il peut y avoir plusieurs invités par émission, le total des invités est donc supérieur au total des émissions.
Les résultats sont les suivants en nombre d’invités
Extrême gauche | 19 |
Gauche classique | 37 |
Libéraux/macronistes | 43 |
Centristes | 6 |
Droite libérale | 1 |
Droite conservatrice | ø |
Extrême droite | ø |
On pourrait chipoter sur quelques classements, par exemple où mettre Thierry Ardisson ? Faute de mieux nous avons classé par défaut « centriste » ce monarchiste de gauche, on aurait pu aussi le mettre en « inclassable ». Ces corrections à la marge ne viennent pas obérer le sens général de l’émission, libérale libertaire bon teint avec une franche répulsion pour tout ce qui pourrait être classé en vrac comme populiste, conservateur, de droite ou patriote.
Quelques exemples
Rien à dire sur le fait de recevoir dans une émission sur les médias, les anciens ou futurs patrons de la presse d’Etat ou du secteur ministériel correspondant : Mathieu Gallet (ancien patron de Radio France), Estelle Cognacq (Directrice de la rédaction de France Info), Sybille Veil (actuelle dirigeante de Radio France), Delphine Ernotte (France Télévisions) Cédric O (secrétaire d’État au numérique) ou encore Sophie Cluzel.
L’invité le plus à droite est Bernard de La Villardière, qu’on pourrait ranger grossièrement dans la droite libérale. Inutile de dire qu’il n’est passé à l’antenne qu’une seule fois, contrairement à Tristan Mendès France, invité trois fois pour parler du « complotisme » des pro-Trump et de ses « ramifications » en Europe, de « l’appel à l’insurrection » des Trumpistes sur les réseaux Sociaux, ou encore, pour changer, du complotisme pendant les élections américaines de 2020. Au fur et à mesure que les émissions s’enchaînent, la liste du milieu parisien bien-pensant ne cesse de s’enrichir : Jacques Attali, Arthur, Léa Salamé, Laurence Haïm.
Sonia Devillers et son équipe font preuve d’ouverture d’esprit envers l’extrême gauche. Comme quand ils reçoivent Latifa Oulkhouir et Mohamed Hamidi (fondateur du Bondy Blog), Pierre Haski (Fondateur de Rue89), Geoffrey Le Guilcher (Médiapart, Street Press, Le Canard Enchainé), et même les activistes anonymes de Sleeping Giants reçus avec complaisance.
Enfin, l’équipe de L’Instant M se pique, pour ses auditeurs, de désigner les personnalités « dangereuses » en faisant une liste de prêt-à-penser, prenant quelques libertés avec la déontologie du journalisme. Au total rien que de très normal sur France Inter.
Voir en annexe la liste des invités et leur classement (fichier .xlsx).