Nous le suspections déjà. À un moment où certaines dépêches d’agences sont réalisées par des robots, et où des présentateurs de télévision sont eux-mêmes parfois des robots, on ne voit pas comment la littérature pourrait sortir indemne du processus.
Traduction automatique
Les logiciels de traduction automatique ont fait des progrès considérables. Si Google traduction reste très imparfait, Reverso, Linguee ou Deepl représentent des outils de plus en plus fiables. Des maisons d’édition y ont d’ailleurs recours, parfois à l’aide de logiciels spécialisés. C’est le cas du groupe Media Participations (Blake et Mortimer, Spirou, Buck Danny et tant d’autres) qui fait traduire les bulles des dialogues des personnages de bandes dessinées en plusieurs langues et de manière automatique.
Une menace pour les traducteurs professionnels
Ce qui n’est, pour le moment, qu’un essai sur un segment particulier de l’édition, pourrait faire tache d’huile. De quoi inquiéter l’Association des traducteurs littéraires de France. Un tel processus remet directement en question le statut de droit d’auteur dont peut se réclamer un traducteur littéraire. Un logiciel aplatira toutes les traductions, donnera un sens « hygiénique », mais sans recherche de style.
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Vers des robots écrivains ?
Science-fiction ou perspective d’avenir ? Les anglo-saxons organisent depuis longtemps des « ateliers d’écriture » où vous êtes censé pouvoir apprendre à écrire et qui sait devenir l’auteur d’un roman à succès, voire être couronné par un prix. Pour quelques milliers de dollars, des apprentis écrivains assistent à des ateliers – en direct ou en visioconférence – qui leur donneront les clés du succès. Paradoxe, ces ateliers sont donnés par des écrivains de second ordre, qui font cela pour arrondir leurs fins de mois faute de succès littéraires. On peut imaginer que les mêmes fournissent des algorithmes sur le thème « comment fabriquer un livre à grand tirage », remplaçant les Musso et consorts.