Quand Claude Perdriel a quasiment donné L’Obs au groupe Le Monde pour 4M€, c’est Perdriel qui a fait la bonne affaire en se débarrassant d’un boulet.
Le Monde a déjà injecté 65M€
En six ans LML (Le Monde Libre) a injecté 65M€ pour maintenir le titre à flot, soit plus de 10M€ par an. La diffusion, bien supérieure à 400.000 exemplaires dans les années 2014/2015 atteint 200000 exemplaires en 2020 et est sans doute en-dessous de ce chiffre en 2021. Si le journal compte encore 150000 abonnés papier contre plus de 400000 en 2013, ce nombre a encore diminué de 8% en 2020. Un chiffre qui doit comporter les ventes aux tiers, cabinets de médecins, de dentistes, exemplaires pour la SNCF et les compagnies aériennes à taux gratuit ou quasi gratuit. Le titre est devenu exsangue dans les kiosques et le journal est très en retard sur le numérique : avec un maigre chiffre de 25000 abonnés digitaux.
Voir aussi : infographie, groupe Le Monde
Valse des directeurs
Nous avons consacré un article à la valse des dirigeants. Après les allers-retours de Laurent Joffrin entre Libération et L’Obs, tour à tour Matthieu Croissandeau, tiendra quatre ans, puis Dominique Nora un peu plus de deux ans, enfin Cécile Prieur tient les rênes depuis la fin 2020.
Le positionnement social-démocrate type François Hollande alors que cette franchise politique est en plein désarroi n’est pas étranger à cette déconfiture. Alors que Le Monde est clairement macronien, L’Obs hésite entre critique gauchisante bobo-écologiste et adhésion à la mondialisation heureuse du « en même temps ». La nouvelle directrice venue de la maison mère aura fort à faire pour redresser la barre, et il n’est pas certain que le trio Niel-Pigasse-Kretinsky souhaite investir dans le média bien au-delà de l’échéance de l’élection présidentielle de 2022.
Voir aussi : Laurent Joffrin, portrait