Matthieu Croissandeau, le directeur de L’Obs, proposera un plan de relance du newsmagazine d’ici le 15 février. Son actionnaire, Le Monde, l’attend au tournant.
Le prochain conseil de surveillance de L’Obs, prévu avant la mi-février, sera décisif pour le jeune patron de L’Obs. L’hebdomadaire, racheté à 65% par le Groupe Le Monde à l’été 2014, a connu au troisième trimestre un net décrochage de ses ventes en kiosques. Ces dernières ont dévissé de plus de 15% malgré (ou à cause) de la nouvelle formule lancée il y a un an. Elle est jugée trop “bobo”, “trop à gauche toute” par ses détracteurs. Ce à quoi, la direction réplique que Le Monde investit de moins en moins dans la promotion dans les points de vente. Avec seulement 41 000 exemplaires vendus au numéro par semaine, L’Obs est non seulement dépassé par L’Express et Le Point, mais il est talonné par Valeurs actuelles. L’hebdo de droite est en effet désormais proche des 30 000 exemplaires en kiosques.
En tout état de cause, Croissandeau devra faire preuve de créativité pour redresser la barre. Outre un relifting éventuel sur le print afin de freiner l’hémorragie, il reviendra probablement sur le développement numérique annoncé dès décembre. Ce dernier prévoit essentiellement des économies, avec la réduction de voilure de Rue89 et l’arrêt de l’application numérique L’Obs du soir. Un nouvel onglet consacré à la pop culture sera finalement le seul point offensif du futur dispositif.
Le groupe Le Monde, qui exige le retour à l’équilibre de L’Obs dès 2016 (un million d’euros de pertes environ en 2015), conduit sa direction à intégrer dans son programme des mesures encore plus douloureuses que les coupes sur le web. Ainsi, le supplément Téléobs ne devrait plus être distribué en kiosque dès les prochains jours. A la clé, 700 000 euros d’économies par an. Cette mesure, jugée contradictoire avec le souhait des actionnaires de relancer la vente au numéro, est décriée par les troupes en interne. L’Obs n’en a pas fini de tanguer en ce début d’année. Sévèrement remis en cause depuis le précédent conseil de surveillance du 10 décembre, Matthieu Croissandeau pourrait y laisser son poste, s’il ne réussit pas son examen de passage dans moins d’un mois.