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Loi Avia : quand son auteur veut mettre fin au confinement de sa collaboratrice

15 août 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Loi Avia : quand son auteur veut mettre fin au confinement de sa collaboratrice

Temps de lecture : 3 minutes

Red­if­fu­sion esti­vale 2020. Pre­mière dif­fu­sion le 8 avril 2020

Nos lecteurs connaissent la funeste loi Avia, une loi liberticide initiée par la députée LREM de Paris d’origine togolaise, Laetitia Avia. Crise sanitaire aidant, la loi est en panne de seconde lecture à l’Assemblée nationale. Mais son initiatrice fait parler d’elle en voulant mettre fin au confinement d’une de ses collaboratrices. Celle-ci aurait-t-elle porté un « discours de haine » en refusant d’être rapatriée à Paris ? Visite guidée.

Une collaboratrice fragile médicalement

Libéra­tion révèle le 18 mars 2020 sous la plume de David Per­rotin que Laeti­tia Avia a demandé le 16 mars à l’une de ses col­lab­o­ra­tri­ces par­lemen­taires de met­tre fin à ses vacances et à son con­fine­ment dans le Gard et de rejoin­dre Paris illi­co. Mieux, elle a pro­posé de con­tac­ter le min­istre de l’Intérieur Christophe Cas­tan­er pour faciliter ce rap­a­triement : « Je regarde avec Cas­ta com­ment on peut faire ».

Cette proche col­lab­o­ra­trice est atteinte d’une mal­adie auto-immune et à ce titre fait par­tie des sujets à très grand risque en cas de con­trac­tion du virus.

Indig­na­tion de la col­lab­o­ra­trice qui refuse de courir un risque qu’elle estime exces­sif. Droit de réponse de la députée qui indique que c’était une sim­ple propo­si­tion… pour que son employée soit plus près de son con­joint âgé (sic), et non une obligation.

Réponse de la collaboratrice parlementaire

Hélas pour Laeti­tia, l’intéressée ne se laisse pas intimider et écrit le 19 mars à Richard Fer­rand, prési­dent de l’Assemblée pour don­ner sa pro­pre ver­sion des faits.

« Ma députée refu­sait en effet que je télé­tra­vaille depuis mon lieu de con­fine­ment, souhai­tant que ren­tre à Paris puisque en ce qui con­cerne le télé­tra­vail, il a lieu à la rési­dence prin­ci­pale sauf à ce que l’employeur autorise le con­traire (mes­sage de ma députée) ».

Et de con­firmer que sa députée lui a pro­posé de sol­liciter les ser­vices du min­istère de l’Intérieur pour inter­rompre son confinement.

« Mon­sieur le Min­istre de l’Intérieur a bien mieux à faire et je souhaite aux moyens de l’État d’être util­isés à meilleur escient ».

Les ser­vices de l’Assemblée nationale sont débor­dés et ne peu­vent traiter ce cas pour le moment, le groupe LREM y voit un sim­ple con­flit du travail.

Mensonge et indignité

La col­lab­o­ra­trice dégoûtée non seule­ment par l’instruction qui lui avait été trans­mise par aus­si par les piteux démen­tis qui ont suiv­is, ne veut plus tra­vailler avec Laeti­tia Avia.

« Ajouter le men­songe à l’indignité ne me sem­ble pas à la hau­teur de la fonc­tion par­lemen­taire » ajoute t’elle. « Je n’ai d’autre choix que de quit­ter l’équipe par­lemen­taire avec laque­lle je tra­vaille depuis deux ans ».

Pour­ra-t-elle béné­fici­er d’une rup­ture con­ven­tion­nelle ou sera-t-elle pure­ment et sim­ple­ment licen­ciée pour aban­don de poste ? Des esprits cha­grins pour­raient voir dans cette triste affaire un retour (inver­sé) d’une forme mod­erne d’esclavage : chas­sons vite cette mau­vaise pensée.

Sources : Libéra­tion, Médi­a­part

Pho­to : cap­ture d’écran vidéo LREM via YouTube

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