On parle beaucoup moins de la manière dont Bill Gates finance des médias de gauche aux États-Unis et dans le monde (y compris le journal Le Monde, justement) à travers la Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF) que des mêmes agissements de George Soros à travers son Open Society Foundations (OSF). Pourtant, il ne s’agit pas de petites sommes et cela pourrait bientôt être plus.
319M$ de dollars au minimum
En 2021, année du divorce des deux fondateurs de la BMGF, le média américain d’extrême-gauche MintPress News a fouillé dans la liste des subventions passées des Gates en faveur des médias, des fondations de médias et des associations de journalistes, et encore sous forme de bourses pour la formation des journalistes ou pour financer des campagnes médiatiques alimentant en argent frais des médias choisis pour soutenir les causes chère à Bill Gates. Dans ses conclusions publiées en novembre 2021, Mintpress News est arrivé à un total de 319 millions de dollars versés au fil des ans. Attention, cette liste est incomplète, souligne MintPress News qui donne plusieurs exemples concrets d’argent versés aux médias mais non comptabilisés comme tels.
Et 20 milliards de dollars de plus à venir pour la fondation Gates
Or le 13 juillet dernier, le cofondateur du géant Microsoft a annoncé sur Twitter qu’il donnait 20 milliards de dollars supplémentaires à la BMGF tout en renouvelant son engagement à lui transférer à terme « virtuellement toute » sa fortune estimée aujourd’hui à 113 milliards de dollars. Quant à la puissance financière actuelle de la BMGF, Bill Gates a rappelé qu’elle la devait pour moitié à Warren Buffet qui lui a versé 3,1 milliards de dollars en 2022, amenant le total de ses dons à 35,7 milliards de dollars depuis 2006, contre un apport de Bill et Melinda Gates de 39 milliards de dollars depuis 1994.
Face à la BMGF déjà riche d’une dotation de 67,3 milliards de dollars à la fin de l’année 2022 et à qui son cofondateur promet 20 milliards de dollars tout de suite et plus de 100 milliards de dotations supplémentaires à terme, les 18 milliards de dons annoncés par George Soros en 2017 en faveur de l’OSF font pâle figure même si le spéculateur d’origine hongroise fait plus parler de lui. Bill Gates est en effet surtout concentré sur les questions de santé (avec d’importantes subventions en faveur de l’OMS) et de promotion de la vaccination et de l’avortement dans le monde ainsi que sur les questions d’égalité des sexes dans le monde.
Gates/OMS/Vaccins même combat ?
Mais justement, en ce qui concerne les vaccins, la question de l’influence exercée sur les médias par le Fondation Gates était posée dans cette tribune libre publiée en août 2020 sur le site de l’Observatoire du Journalisme, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Le site FreelanceInfos rappelait par ailleurs le 12 juin dernier cette interview sur BFM TV où le professeur Didier Raoult expliquait à un Bruce Toussaint qui n’y a vu que complotisme que l’OMS, « c’est acheté beaucoup, beaucoup par Bill Gates, quand même ». Le même article exposait un financement d’août 2022 à hauteur de plus de deux millions de dollars de la BMGF au journal Le Monde pour la couverture en Europe de sujets liés à la santé et au développement mondial ainsi qu’à la sensibilisation du public. En janvier 2021, Le Monde s’était fendu d’un article sous le titre « Comment fonctionne le partenariat entre Le Monde et la Fondation Gates » mais n’avait évoqué que le financement du Monde Afrique « depuis le lancement de cette rubrique en 2015 ». Au moment de la publication de cet article, en 2021, « le montant du partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates (consultable sur le site de la Fondation) s’élève à 6,1 millions de dollars sur onze années (le partenariat court de 2015 à 2025), soit un total d’environ 5,5 millions d’euros. » C’est Le Monde qui le dit, mais c’est encore sans ces plus de 2 millions de dollars pour la zone Europe.
Le Monde proteste de son innocence
Le Monde jure ses grands dieux que « la Fondation n’a évidemment aucun droit de regard sur les angles et les contenus des articles ». On se doute néanmoins que si les angles et les contenus des articles ne conviennent pas au très progressiste milliardaire américain, il ne va pas continuer à verser ses millions au Monde et les grands actionnaires du journal ne seront pas très contents.
Nous avons tous pu constater le rôle joué par les médias dans la réponse des gouvernements face à la pandémie de Covid, quand la fonction de journaliste a bien souvent été remplacée par une fonction de propagandiste, bien malheureusement. Et c’est là qu’on voit l’utilité qu’il peut y avoir pour la fondation des Gates de financer des médias, vu la très forte implication de cette fondation dans la réaction des gouvernements contre la propagation du virus chinois. Une implication décrite par exemple dans un rapport (en anglais) du média Politico publié le 14 septembre 2022 sous le titre « Comment Bill Gates et ses partenaires ont usé de leur influence pour contrôler la réponse mondiale au Covid, en étant peu contrôlés ». Le chapô nous dit d’emblée : « Quatre organisations de santé, travaillant en étroite collaboration, ont dépensé près de 10 milliards de dollars pour répondre à la pandémie de Covid dans le monde. Mais elles n’ont pas été soumises au contrôle des gouvernements et n’ont pas atteint leurs propres objectifs, selon une enquête de POLITICO et WELT. » Plus loin on découvre que les quatre organisations sont la BMGF et trois autres organisations sous influence directe de la fondation des Gates.
Le Spiegel, The Guardian, El Pais, la BBC et quelques autres
Die Welt est plutôt de droite et n’a rien à perdre avec cette enquête : c’est de toute façon Der Spiegel, de gauche, que la BMGF de Bill Gates finance en Allemagne (à hauteur de plus de 5 millions de dollars jusqu’en 2021, selon l’enquête de MintPress News mentionnée plus haut).
C’est ainsi que l’on trouve parmi les médias financés en Europe par la BMGF, outre Le Monde en France et Der Spiegel en Allemagne, El País en Espagne et la BBC ainsi que le Guardian en Grande-Bretagne – tous médias de gauche et la BBC penche du même côté – de même que la chaîne qatari Al-Jazeera (qui n’est pas un média européen, certes, mais est très regardée en Europe).
Mais d’un autre côté il y a aussi, en Grande-Bretagne, le Telegraph qui publiait, pendant la pandémie de Covid, des articles critiquant les restrictions des libertés, qu’elles aient été dans un but de confinement ou pour « emmerder les non-vaccinés » afin de les forcer à la prise à répétition des vaccins non obligatoires, comme le revendiquait le président français Emmanuel Macron. La subvention au Telegraph, un journal plutôt proche de l’aile droite du Parti conservateur, et plus précisément à sa « couverture en matière de sécurité sanitaire mondiale » (pour un montant cumulé dépassant les 3 millions de dollars au moment du décompte établi par MintPress News en 2021), peut faire penser, au contraire de ce qui a été suggéré plus haut, que les subventions de la Fondation Gates peuvent ne pas empêcher une certaine indépendance des médias subventionnés. Une indépendance que revendique le Telegraph sur son site comme le fait Le Monde.
Et le New York Times
Mais comme le remarquait le site conservateur américain Breitbart en avril 2020, quand Bill Gates a été la cible de critiques pour l’influence qu’il exerçait sur l’OMS et dans la réponse des gouvernements face aux Covid, les grands médias ont tout de suite volé à son secours, y compris en imputant à ses détracteurs raisonnables des théories qui provenait en réalité de quelque illuminés. C’est ce qu’a fait le New York Times dans un article du 17 avril 2020. Ce même New York Times dont ont peut lire dans l’enquête publiée en novembre 2021 par MintPress News que sa fondation (celle du New York Times) avait reçu un financement d’un million de dollars de la fondation de Bill et Melinda Gates.
Et encore, nous ne parlons ici que de la partie émergée de l’iceberg, car les subventions de la BMGF sont très opaques.
C’est ce qu’explique MintPress News : « “Pour une organisation caritative bénéficiant de privilèges fiscaux qui vante si souvent l’importance de la transparence, il est remarquable de constater à quel point la Fondation Gates est extrêmement discrète en ce qui concerne ses flux financiers”, a déclaré à MintPress Tim Schwab, l’un des rares journalistes d’investigation à s’être intéressé de près au milliardaire de la Tech. » Et encore, un peu plus loin : « Le fait que la Fondation Gates finance une part importante de notre écosystème médiatique pose de sérieux problèmes d’objectivité. “Les subventions accordées par la fondation à des organisations médiatiques […] soulèvent des questions évidentes de conflit d’intérêts : Comment un reportage peut-il être impartial lorsqu’un acteur majeur tient les cordons de la bourse ?”, écrivait le Seattle Times, le journal de la ville de Gates, en 2011. C’était avant que le journal n’accepte l’argent de la BMGF pour financer sa section “laboratoire d’éducation”. Les recherches de M. Schwab ont révélé que ce conflit d’intérêts se retrouve au plus haut niveau : deux chroniqueurs du New York Times ont écrit des articles élogieux sur la Fondation Gates pendant des années sans révéler qu’ils travaillaient également pour un groupe – le Solutions Journalism Network – qui, comme indiqué ci-dessus, a reçu plus de 7 millions de dollars de la part de l’organisation caritative du milliardaire du secteur de la Tech. »
Hostile à Elon Musk et à Twitter (devenu X)
L’influence sur les médias découlant de la puissance financière de la fondation des Gates est parfois plus indirecte. Comme le révélait Breitbart News le 23 mai 2022 : « Des études partagées en exclusivité avec Breitbart News ont identifié des centaines de millions de dollars provenant de la fondation de Bill Gates pour 11 des 26 organisations qui ont signé une lettre ouverte le mois dernier afin d’exhorter les annonceurs de Twitter à boycotter l’entreprise si Elon Musk rétablit la liberté d’expression sur sa plateforme. »
Et c’est sans compter l’influence grandissante de l’intelligence artificielle à laquelle les journalistes vont pouvoir recourir de plus en plus souvent pour se faciliter la tâche. Microsoft, l’entreprise de Bill Gates, est en effet un investisseur et un partenaire majeur d’Open AI, l’éditeur de ChatGPT.