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Loopsider et la police

3 décembre 2020

Temps de lecture : 4 minutes
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Loopsider et la police

Temps de lecture : 4 minutes

Joli coup réalisé par le média en ligne Loopsider, dont la vidéo sur l’affaire du producteur Michel Zecler molesté par trois policiers a atteint 12 millions de vues en moins d’une semaine. Si le comportement des policiers semble inapproprié (?), on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la temporalité de l’affaire et sa diffusion.

David Perrotin, auteur de la vidéo

La vidéo présen­tée par David Per­rotin a été mise en ligne deux jours avant la man­i­fes­ta­tion de same­di 28 novem­bre, qui s’opposant à l’article 24 de la loi de Sécu­rité glob­ale portée par le min­istre de l’Intérieur Gérald Dar­manin, entendait surtout dénon­cer les sup­posées « vio­lences poli­cières » qui font pré­cisé­ment l’objet de cette vidéo.

Vidéo dans laque­lle on retrou­ve donc le jour­nal­iste d’investigation David Per­rotin, ancien du JDD, de Rue89 et de Buz­zFeed France, qui fait pro­fes­sion de gauchisme en toutes cir­con­stances. L’idéologie du jour­nal­iste, importée des États-Unis, et qui cherche absol­u­ment son George Floyd, rejoint claire­ment celle de son employeur Loopsider.

Loopsider, quésaco ?

Loop­sider a été fondé en 2018 par Giuseppe de Mar­ti­no, ancien directeur général de Dai­ly­mo­tion, Johan Huf­nagel, ex-directeur des rédac­tions de Libéra­tion et cofon­da­teur de Slate France, auteur entre autres de la phrase : « Je préfère, à com­pé­tence équiv­a­lente, pren­dre un Noir ou une Arabe » ; ils sont asso­ciés à Arnaud Mail­lard, ancien patron du numérique chez Dis­cov­ery (Eurosport). L’entreprise est appuyée sur ses action­naires his­toriques Franck Papaz­ian, prési­dent de Medi­aschool, le ban­quier d’affaires Bernard Mourad, qui est à la fois un col­lab­o­ra­teur de Patrick Drahi et un ami intime d’Emmanuel Macron. Entretemps, le groupe Medi­aschool (CB News, Straté­gies) est entré au cap­i­tal à hau­teur de 8%, à la faveur d’une lev­ée de fonds de 3 mil­lions d’euros début 2019. Le jeune média vidéo compte 70.000 suiveurs sur Twit­ter, 1,6 mil­lion sur Face­book et 385.000 sur Insta­gram. Il emploie aujourd’hui une trentaine de per­son­nes dont la moitié sont jour­nal­istes et six sont des « data sci­en­tists », des spé­cial­istes des don­nées qui tra­vail­lent en appui de la rédac­tion. Loop­sider pré­tend par­ler de ques­tions envi­ron­nemen­tales, « socié­tales » et de san­té, à des­ti­na­tion des « millenials ».

Un monde américanomorphe

Tout ce beau monde, dont on notera qu’il est presque entière­ment con­sti­tué d’employés ou d’imitateurs de médias améri­cains de gauche (Slate, Buz­zFeed, etc.), lutte sur les fronts con­jugués de l’indigénisme, de l’antiracisme, de l’idéologie du genre, et de l’écologisme. Bref, tout ce qui rassem­ble les caus­es des « dom­inés » de l’époque.

Con­va­in­cre les Français que leur police est répres­sive, et par­ti­c­ulière­ment à l’endroit des minorités, est un but ancien de l’extrême gauche, qui a trou­vé de nou­veaux relais dans les médias en ligne, et notam­ment vidéo, qui sont pré­cieux pour racon­ter une his­toire sim­ple et choquante, appuyée sur des images « vraies ». C’est ce à quoi, comme Kon­bi­ni par ailleurs, se livre Loop­sider. Une niche juteuse, qui joint au busi­ness les bons sentiments.

La preuve, le média récidive avec l’affaire Zineb Redouane, cette femme âgée tuée dans son apparte­ment durant une man­i­fes­ta­tion de Gilets jaunes par une grenade lacry­mogène : selon Loop­sider, le tir du polici­er aurait été volon­taire et inap­pro­prié. Pour le prou­ver, le média s’est appuyé sur un autre média beau­coup plus dis­cret, mais fort influ­ent : Dis­close, lui aus­si inspiré des méth­odes de la gauche améri­caine, comme le pure play­er ProP­ub­li­ca et financé entre autres par l’Open Soci­ety de George Soros, qu’on ne présente plus. Dis­close fait du « jour­nal­isme phil­an­thropique » : c’est-à-dire qu’il lève des fonds en crowd­fund­ing pour financer des enquêtes, elles aus­si des­tinées à dénon­cer les méchants État occi­den­taux, leurs ventes d’armes, et leurs policiers violents.

Loopsider et @balancetarédaction

Pour don­ner une idée de l’ambiance à Loop­sider, se référ­er à notre arti­cle sur @balancetarédaction, le site préféré de déla­tion sur Insta­gram des jour­nal­istes libéraux lib­er­taires (7.200 abon­nés), dont vous nous don­nons quelques cita­tions venant des col­lab­o­ra­teurs de Loopsider :

  • « Ah mais putain là, je crois que l’on vient de recruter un PD »
  • « Tu lui rendrais bien ser­vice en la niquant, de toute façon c’est une mal baisée »
  • « On en a marre d’avoir que des mecs, on besoin de seins »
  • « De toute façon ce n’est qu’une conne, elle est juste bonne c’est tout »

La boucle est bouclée : dans les rédac­tions du wok­istan, on s’espionne, on cafte, on manie le dou­ble lan­gage, on vit dans un monde et on écrit dans un autre ; toutes ces forces, peu imag­i­na­tives puisque recopiées sur des méth­odes améri­caines, con­ver­gent pour chang­er le jour­nal­isme en pro­pa­gande. US go home ?

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