Dans un entretien à puremedias.com, Nicolas Beytout et Christophe Chenut reviennent sur les deux ans du quotidien L’Opinion. D’après son fondateur, « il se porte bien », mais au-delà de l’intérêt de ce journal qui se dit « libéral, pro-business et pro-européen » tout en se disant différent, ce qui importe ici est sa résistance au sein d’une presse écrite qu’on disait morte.
Or après deux ans d’existence dans ce milieu difficile, L’Opinion peut se vanter d’une diffusion à 35 000 exemplaires, « la même depuis le lancement », et d’une fréquentation web de 720 000 visiteurs uniques par mois, alors même que 25 % du site seulement est en accès libre. De bons résultats donc avec le papier pour « l’influence » et le web pour « l’audience ».
Une réussite à la Mediapart ? Non, assure Beytout. « Le modèle de “Mediapart” est très différent car ils ne suivent pas l’actualité. Ils créent leur actualité. C’est du moins leur ambition. Nous, on sort des scoops, pas aussi fracassants, mais on en sort. Le scoop, c’est le produit d’appel. La promesse faite à nos lecteurs sur le long terme, c’est qu’avec nous, ils auront un angle, une analyse, une vision orientée de l’actualité », explique-t-il.
Désormais, l’objectif est de se maintenir, tout en évitant le piège de la course au buzz. « La presse qui dit la même chose que les autres et qui prétend faire payer n’a aucune chance d’y arriver. Une presse qui dit ce qu’on ne trouve pas ailleurs car elle est technique ou très spécialisée a une chance de faire payer », croit savoir Nicolas Beytout, sûr de sa différence.
Enfin, concernant l’anonymat initial des investisseurs du journal, le fondateur affirme que « cela ne venait pas de nous ». Et d’expliquer que « certains investisseurs travaillant notamment avec des collectivités locales n’avaient pas envie d’assumer le côté engagé du journal et préféraient rester anonymes ».