Un an après son lancement, en mai 2013, L’Opinion peine à atteindre la rentabilité, celle-ci étant repoussée à 2016.
Si son site internet revendique 400 000 visiteurs uniques par mois, sa diffusion est de 35 000 exemplaires diffusés chaque jour, dont seulement la moitié est due aux ventes en kiosque et aux abonnements. L’autre moitié, qui rapporte peu, est le fruit de la vente aux tiers (aéroports, hôtels, etc.). Pourtant, dans une déclaration à l’AFP, Nicolas Beytout s’est dit satisfait de ces chiffres, un « chouïa » meilleurs que prévu.
Le chiffre d’affaire, d’environ 3 millions d’euros selon Le Figaro, serait 15 à 20 % supérieur au résultat attendu. « De la première année, on retient que l’on est en avance sur notre business plan. Notre maîtrise des charges nous permet d’envisager la profitabilité à partir de 30 000 exemplaires vendus en kiosque ou par abonnement à l’horizon 2016 », explique Christophe Chenut, directeur général. Et d’ajouter : « Le compte d’exploitation est notre obsession. Nous devons atteindre 25 000 à 30 000 exemplaires payants pour être rentables. »
Car en effet, ce bimédia qui revendique une ligne éditoriale « libérale », « pro-européenne » et « pro-business » est encore loin de l’équilibre. Pour ce faire, il devra faire appel à ses investisseurs pour financer un redressement qui s’étale sur trois ans. Et à en croire Nicolas Beytout, les actionnaires (qui restent toujours inconnus) ont été convaincus. « Une levée de fonds complémentaire devrait être bouclée d’ici à quelques semaines », a‑t-il confié. Selon les premières estimations, cette levée de fond devrait s’élever à une quinzaine de millions d’euros sur les trois ans.
L’Opinion a quelque peu délaissé les kiosques (où il n’écoule que 2 500 à 3 000 exemplaires par jour) pour les abonnements. Selon les chiffres fournis, ceux-ci s’élèvent à 14 000, mais au moins la moitié d’entre eux sont encore en offre découverte… « Mais comme nous avons moins dépensé d’argent que prévu, nous avons réussi à limiter la perte financière de la première année », relativise M. Beytout.
Bimédia, L’Opinion compte aussi sur son site internet pour avancer. Comme l’a expliqué son fondateur, « Internet, c’est l’audience, le papier, c’est l’influence ». Et concernant cette première branche, le site internet n’attire pas encore assez de visiteurs malgré des audiences correctes (400 000 VU par mois). En effet, son modèle « freemium » (qui laisse une partie du contenu libre d’accès et le reste destiné aux abonnés), peine à être efficace. « Tout le pari est de réussir à faire un média premium avec 30 journalistes », explique Beytout.
Pour atteindre la rentabilité d’ici 2016, le quotidien doit, en plus de la levée de fonds, doubler ses ventes qui reposent actuellement trop sur la diffusion qualifiée et sur des abonnements découverte.