Après la mise en liquidation judiciaire de sa société éditrice (EN), L’Unita fondée il y a 90 ans par Antonio Gramsci est toujours en panne.
Le dernier numéro en date du 31 juillet titrait « Ceci n’est pas le dernier numéro ». Mais l’actionnaire majoritaire de EN Matteo Fago a fait une offre de reprise en location gérance qui a été rejetée par les autres actionnaires. Les journalistes qui ne sont plus payés depuis trois mois sont maintenant en « Cassa integrazione », une sorte de Pôle Emploi italien, avant de savoir si le journal reparaîtra un jour.
Si le premier ministre Matteo Renzi n’a pas été avare de bonnes paroles (« Il faut préserver la marque et les travailleurs ») il n’a pas mis d’argent sur la table à un moment où l’économie italienne s’enfonce durablement dans la récession. Tout aussi inquiétant, la place de « journal critique » semble être occupée par le « Fatto Quotidiano , sous forme de coopérative, plutôt favorable au mouvement 5 étoiles et moins sujet aux crises qui ont régulièrement agité le Parti Démocratique (PD héritier de l’ex PCI et des démocrates chrétiens de gauche) et l’Unita qui, volens nolens, en subissait les querelles et les vicissitudes.