Mardi 10 mai, la justice luxembourgeoise a requis 18 mois de prison contre les deux lanceurs d’alerte impliqués dans les révélations des « LuxLeaks ».
À l’origine de cette vaste affaire révélant les pratiques fiscales de certaines multinationales installées au Grand Duché, deux anciens employés français du cabinet d’audit PwC accompagnés par le journaliste Édouard Perrin, qui avait révélé une partie des 30 000 pages de documents dans « Cash Investigation » sur France 2 en 2012.
Le reste des documents avait ensuite été publié en novembre 2014 par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), celui-là même qui est à l’origine de la récente affaire des « Panama Papers ».
Poursuivis pour vol, divulgation de secrets d’affaires, violation de secret professionnel et fraude informatique, les deux hommes encourent jusqu’à 10 ans de prison. Concernant Édouard Perrin, le procureur a requis contre le journaliste une amende, sans toutefois en préciser le montant.
Comme le rapporte l’AFP, le tribunal devrait, après un dernier droit de réplique, mettre son jugement en délibéré jusqu’à la deuxième quinzaine de juin. En avril dernier, le collectif « Informer n’est pas un délit » avait été lancé en réaction à cette affaire par les journalistes de la société « Premières Lignes », qui produit « Cash Investigation ».
Le 22 avril, ils avaient envoyé une lettre ouverte au président Hollande afin de lui demander une position claire sur le secret des affaires et les lanceurs d’alerte.