Le 18 avril 2024, un article de l’OJIM relatait l’intégration du nouveau média 2050Now au sein du groupe Le Parisien-Les Échos, filiale du géant LVMH. Avec Pour l’Eco le géant du luxe fortifie ses positions dans l’univers des médias et s’impose comme un acteur incontournable de la presse française.
Pour l’Eco rejoint l’empire Arnault
Pour l’Éco s’apprête à faire sécession pour rejoindre Historia, Medici et Radio Classique alors que sa maison mère, Humensis, est au cœur d’une procédure de vente qui « suscite déjà les convoitises d’Editis, Hachette, Albin Michel et Madrigal » selon La Lettre. Journal papier et numérique à destination des jeunes, en particulier des lycéens et des étudiants, Pour l’Éco se décrit lui-même comme « le média économique de nouvelle génération qui propose une vision dynamique, positive et responsable de l’économie » et tente de proposer une certaine « pédagogie économique qui veut aider les lycéens, mais aussi les étudiants, les enseignants et tous ceux que l’économie intéresse, à comprendre en profondeur les ressorts économiques de l’actualité ». Le journal, composé en grande partie par de jeune journalistes, s’est aussi développé sur les réseaux sociaux tels que YouTube, X ou Instagram où il trouve une part importante de son audience.
Humensis et Pour l’Éco en pertes
Apprécié pour son aspect pratique, abordable et concret, le média, « dans l’incertitude sur son avenir, » vit une période de déficit budgétaire qui risquait de lui être fatale d’après La Lettre : « Le magazine représente en effet un véritable gouffre dans les finances d’Humensis. Sa société éditrice accusait 3 millions d’euros de pertes nettes en 2021, après en avoir déjà perdu 3,4 millions en 2020. » Et ce, malgré de solides soutiens tels que l’ancien directeur du Monde en tant que président du comité éditorial et scientifique, l’ancien vice-président du MEDEF et directeur de la compagnie d’assurance Scor Denis Kessler (décédé depuis) et l’économiste Pierre Cahuc. De manière générale, la société mère Humensis « a annoncé [en 2023] à ses actionnaires avoir enregistré un résultat déficitaire de plus de 5 millions d’euros l’an passé. ».
Un soutien discret qui devient officiel et utile
Si LVMH « est déjà un solide partenaire […] et le finançait discrètement depuis sa création », la reprise à 100% reste le seul moyen de survie du média d’après les sources de La Lettre. LVMH y trouve un moyen astucieux de garantir la défense plus ou moins directe de ses intérêts. A travers ce quotidien qui a pour objectif « d’incarner une opposition libérale au magazine d’économie critique Alternatives économiques », LVMH s’assure de la survie d’un important écho favorable au libéralisme économique et au capitalisme responsable — du nom du de l’institut de Stéphane Marchand, directeur de la rédaction de Pour l’Éco : l’Institut du Capitalisme Responsable.
Un intérêt politique pour LVMH
La reprise du journal marque la volonté de la part de LVMH de répondre aux nouvelles demandes de la société et aux nouveaux besoins liés au changement climatique ainsi que d’innover en matière de stratégie politique et économique en se servant des médias comme d’une base idéologique favorable à ses intérêts.
Voir aussi : LVMH, infographie