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Macron et Russia Today (RT) : je t’aime moi non plus

6 juin 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Macron et Russia Today (RT) : je t’aime moi non plus

Temps de lecture : 3 minutes

La chaine russe RT (Russia Today) a été lancée en France fin décembre 2017, vous en trouverez les détails ici. Le Président Macron avait fait connaître la chaine lors de sa conférence de presse du 29 mai 2017. Le président avait alors accusé RT (non lancé en France sous forme de télévision mais présent sur la toile) et la radio Sputnik – tous deux possédés par l’agence russe Novosty – d’avoir propagé de fausses nouvelles pendant la période électorale. En particulier le Président aurait été agacé de rumeurs sur une prétendue liaison de sa part avec le Président de Radio France de l’époque. RT une fois lancé – avec difficultés et un succès tout relatif – les relations ne se sont pas améliorées.

Journaliste refoulé

C’est un com­mu­niqué de presse du 30 mai 2018 de Loren­zo Ric­ci, respon­s­able presse et com­mu­ni­ca­tion de RT qui nous l’apprend. Nous en repro­duisons quelques extraits ci-dessous :

« Un jour­nal­iste de RT France, tit­u­laire d’une carte de presse, a souhaité assis­ter à la con­férence inter­na­tionale sur la Lybie, organ­isée le 29 mai 2018 au Palais de l’Elysée, à l’initiative d’Emmanuel Macron et sous l’égide de l’ONU. L’accès lui a été refusé par le ser­vice de presse de l’Elysée. Il a été con­staté par ailleurs par ce reporter que les autres jour­nal­istes, français ou étrangers, ont pu de leur côté pren­dre part à l’évènement. La rédac­tion de RT France avait bien pris le soin de véri­fi­er la veille auprès de ce même ser­vice de presse quelles étaient les démarch­es néces­saires pour pou­voir assis­ter à cette con­férence. Il avait été alors indiqué que seule la présen­ta­tion sur place d’une carte de presse était nécessaire.

Un gen­darme affec­té à la sécuri­sa­tion des lieux, après un échange avec la respon­s­able des accrédi­ta­tions de l’Élysée, a expliqué qu’il avait con­signe de ne pas “laiss­er entr­er” les jour­nal­istes de Rus­sia Today et d’ajouter “que le Prési­dent a été clair à ce sujet”. Il a égale­ment pré­cisé que cette respon­s­able refu­sait toute dis­cus­sion pour la même raison…

Longtemps, de faux pré­textes de “deman­des en cours de traite­ment” ou de “quo­ta de places déjà atteint” ont été avancés. Puis, des accu­sa­tions de dif­fu­sion de “fauss­es nou­velles” ont longtemps servi de jus­ti­fi­ca­tion à ces refus, sans pour autant que le moin­dre exem­ple de ces sup­posées “fauss­es nou­velles” ait été avancé. «

La vidéo se trou­ve ici.

Mauvais esprit journalistique ?

Le 18 mars dernier, sur la chaine Arte, le secré­taire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, sem­blait admet­tre que RT France ne relayait pas de « fake news » mais se déso­lait d’un « état d’e­sprit per­ma­nent » qui pose prob­lème. Un état d’esprit si l’on com­prend bien qui ne serait pas assez favor­able au nou­veau Prési­dent et à son gou­verne­ment. Une prochaine loi sur les fake news est en cours de pré­pa­ra­tion, vous pou­vez en voir les con­tours ici. Cette loi com­porterait un dis­posi­tif sur mesure pour pou­voir sus­pendre RT si la chaine a un mau­vais com­porte­ment. Une sorte de retour aux règles du très ancien ORTF, ce qui serait para­dox­al pour une chaine étrangère. Et une excep­tion dont la BBC et autres CNN seraient curieuse­ment exemptées.

Crédit pho­to : Finnish Gov­ern­ment via Flickr (cc)

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