Dimanche dernier, François Bayrou était l’invité de Maïtena Biraben dans le « Supplément sur Canal+.
L’homme politique s’est vu interrogé sur la retraite qu’il perçoit en tant qu’ancien député. Après avoir évoqué le chiffre « assez important » de 7 000 euros par mois, le président du Modem a, à son tour, interrogé la journaliste : « Et maintenant, vous allez me dire, vous, combien vous gagnez. » Refusant d’y répondre, celle-ci a rétorqué : « Mais, je ne pratique pas la transparence comme vous. Nous n’avons pas les mêmes devoirs quand on est en charge d’un suffrage universel. »
Et Mme Biraben d’ajouter : « Vous vous présentez devant le suffrage des Français. Il me semble légitime que je puisse vous poser des questions que vous ne pouvez pas forcément me retourner. » François Bayrou a alors répondu « que cette exigence de transparence d’un côté, et d’opacité de l’autre, ne correspond pas à la modernité dont on se réclame vous et moi ».
Sur son blog L’Express, Renaud Revel a estimé que « la désinvolture d’un Bayrou, considérant que son mode de rémunération vaut celui d’un journaliste ou de n’importe quel autre salarié d’une entreprise privée ou publique, est assez sidérante. Et elle en dit long sur le rapport qu’entretient une partie de la classe politique avec l’argent du contribuable. » « Le suffrage du téléspectateur n’est pas celui du citoyen », a‑t-il ajouté.
Un épisode qui rappelle l’envolée de Nicolas Dupont-Aignan au « Grand Journal » en avril 2012. Le président de Debout la République avait alors posé la même question à Michel Denisot, estimant qu’il s’en mettait « plein les poches ». « Je sais pourquoi les Français ne lisent plus les journaux : ils vont sur Internet, parce que tous ces éditorialistes de bazar qui pondent toujours les mêmes articles, qui sont tellement coupés des réalités, qui gagnent un argent fou, ils croient connaître les Français mais ils ne (les) connaissent pas et on va s’en débarrasser un jour », avait-il lancé.
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