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Malgré son rachat par le roi de Marseille, La Provence de Rodolphe Saadé patine

18 février 2025

Temps de lecture : 2 minutes
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Malgré son rachat par le roi de Marseille, La Provence de Rodolphe Saadé patine

Temps de lecture : 2 minutes

Il ne suffit pas d’être un entrepreneur à (très grand) succès dans le transport maritime pour redresser un quotidien régional racheté à prix d’or.

Si La Provence a été le premier rachat dans le monde des médias, suivi par La Tribune, BFMTV et RMC, ce premier investissement était peut-être le plus hasardeux.

80M€ en septembre 2022

Il a fal­lu que le pro­prié­taire de CMA CGM mette 80 mil­lions d’euros sur la table pour l’emporter face à Xavier Niel déjà pro­prié­taire de Nice Matin et désireux de com­pléter son acqui­si­tion pour devenir le roi de la côte d’azur.

Depuis le départ du rédac­teur en chef Guil­hem Ricavy en 2022, les respon­s­ables de la rédac­tion se sont suc­cédé. Nom­mé en décem­bre 2022, David Blan­chard, accusé de har­cèle­ment moral, avait dû renon­cer et être rem­placé par Aurélie Viers ancien du Nou­v­el Obser­va­teur et transfuge du Parisien. Il tien­dra deux ans et sera à son tour rem­placé fin 2024 par Olivi­er Bis­caye, venu du Midi Libre.

Des pertes et un déménagement

Déjà en 2023 près de 40% de la rédac­tion soit 70 per­son­nes avaient fait val­oir la clause de con­science pour quit­ter le navire provençal. Un choix plutôt judi­cieux si on prend con­nais­sance des comptes :

La Provence
Déficit 2023 25M€
Déficit 2024 14M€
Total 39M€
Déficit 2025 …?

Le nou­veau directeur général Jean-Louis Pelé n’a pas annon­cé de bonnes nou­velles au per­son­nel fin jan­vi­er 2025, des ventes au numéro inférieures à 17.000 exem­plaires et en régres­sion de 20% sur un an, une perte d’exploitation proche de 14M€ et une tré­sorerie à plat. Depuis le rachat de 2022, de nou­veaux départs ont été enreg­istrés, soit la moitié de la rédaction.

Le démé­nage­ment en cen­tre-ville dans le nou­veau siège de la hold­ing média de Saadé et du jour­nal, près du vieux port et dans un local pres­tigieux, n’a pas ras­suré le per­son­nel. Et l’objectif de ramen­er l’érosion des ventes à « 8% seule­ment fin 2025 » n’est pas sus­cep­ti­ble de ranimer l’enthousiasme. Entretemps Saadé devra remet­tre de sa poche et l’armateur n’a pas la répu­ta­tion d’aimer per­dre de l’argent.

Voir aus­si : Rodolphe Saadé, infographie

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