Il l’a déclaré dans GQ : Malik Bentalha, humouriste, ne « fera plus rien » avec le groupe Canal+. En cause : « la vision de la société qu’ont ses dirigeants aujourd’hui ». Un réveil un peu tardif ?
Entretien à GQ
« Je trouve qu’aller faire quelque chose avec ce groupe, c’est cautionner la vision de la société qu’ont ses dirigeants aujourd’hui » : le 11 décembre, l’humouriste en mal de buzz Malik Bentalha a confié à GQ ses scrupules à perpétuer son activité avec le groupe Canal+.
« Quand je vois tout ce qui se passe sur CNews et dans certaines émissions du groupe Canal, a déploré le je ne peux plus faire le rigolo comme si de rien n’était. Si je dois me les mettre à dos, je me les mettrai à dos. Je n’ai pas de peur de ça. »
Ancien de Jamel Comedy
Parfois dépeint comme un « humouriste engagé », cet ancien du Jamel Comedy Club s’était illustré en parodiant l’émission de Pascal Praud sur CNews. Un sketch, vu 40 millions de fois (toutes plateformes confondues) dont la tonalité politique a été soulignée par son auteur : « Je veux faire passer des messages. C’est aussi mon rôle en tant qu’humoriste ». Comme de coutume, c’est lorsque les « messages » des « artistes » vont dans le sens du vent qu’on peut les qualifier « d’engagés ».
Pour Bentalha, sa décision de ne plus collaborer avec Canal+ s’inscrit dans un moment de « grande remise en question ». Sans préciser quelle « vision du monde » heurte ses sentiments, Bentalha a indiqué n’avoir par peur de « se mettre à dos » les dirigeants de la chaîne. Tout en admettant avoir eu « une montée de stress » après la parution de la vidéo. « Je croyais que ça allait m’attirer des problèmes. Mais je me suis dit qu’il fallait faire preuve d’un peu de courage. Au vu de l’évolution de CNews, j’aurais pu aller encore plus loin dans la parodie », a‑t-il confié.
Jack Mimoun, le film fiasco
Un acte de bravoure (sic), pour celui qui a commencé chez Canal avec le Jamel Comedy Club mais aussi les productions de films du groupe (Pattaya et Taxi 5). Et une déclaration qui semble surtout destinée à refaire parler de lui à l’occasion de la promotion de son nouveau spectacle et au lendemain de son grand retour, deux ans après le « fiasco », comme le souligne Libération, de son premier film Jack Mimoun (650 000 entrées pour 14 millions d’euros de budget). La bonne conscience a bon dos.