Rediffusion estivale 2020. Première diffusion le 3 juin 2020
Samedi 30 mai, une manifestation d’immigrés clandestins a eu lieu à Paris, bien qu’elle ait été interdite par la Préfecture de police. Alors que les manifestants ont à de nombreuses reprises piétiné les lois de notre pays, les médias de grand chemin ont couvert cet événement avec une neutralité bienveillante.
La couverture médiatique de la manifestation qui a réuni près de 5 000 “sans-papiers” le 30 mai à Paris n’a pas été neutre, en dépit des éléments purement factuels contenus dans les articles que lui ont consacrés les médias de grand chemin. Le choix des personnes interviewées et des événements relatés relève d’une véritable ligne éditoriale, qui passe sous silence de nombreux aspects de cette manifestation interdite.
Les médias de grand chemin entre neutralité et bienveillance
Le principal quotidien régional, Le Parisien, couvre la manifestation en détaillant les revendications des manifestants : « (Ces populations) sont sans droits, sans revenus et sans espoir d’accès aux allocations proposées par l’État. Pour elles et pour eux, il n’y a pas d’accès gratuit aux soins et pas d’autre possibilité pour survivre que de chercher des moyens de subsistance ». Pour commenter la manifestation, la parole est donnée à un manifestant doctorant en géographie, qui déplore le fait que la police ait décidé de gazer et de charger les manifestants.
France Info titre sobrement le 30 mai : « Des sans-papiers manifestent à Paris malgré l’interdiction de la préfecture ». Les seuls points de vue que contient l’article sont ceux des organisateurs :
« L’appel à cette “marche des solidarités”, pour demander une régularisation des sans-papiers et une révision de la politique migratoire française a été relayé par près de 210 organisations et 300 personnalités, selon un texte diffusé sur les réseaux sociaux ». La seule infraction commise par les manifestants mentionnée par la radio d’Etat est la participation à une manifestation interdite.
Le Journal de Montréal tout comme RTL, l’Express, etc. reprend les éléments de langage de l’AFP. Encore une fois, la position d’un organisateur de la manifestation et un extrait du communiqué appelant à manifester sont les uniques points de vue présentés. 20 Minutes va plus loin que de recopier laborieusement la dépêche de l’AFP : le site d’information accompagne l’article sur la manifestation par une vidéo présentant certains faits héroïques commis par des clandestins.
France Bleu titre sur « des milliers de personnes dans la rue en solidarité aux sans-papiers malgré l’interdiction ». A la vue des images de la manifestation, où l’on peut voir une population très majoritairement issue d’Afrique subsahélienne, on peut s’étonner du fait que la manifestation est présentée comme « en solidarité » avec les clandestins, alors que ceux-ci forment le gros du cortège.
Dans la couverture de la manifestation, les médias de grand chemin mettent uniquement en avant les arguments et les revendications des organisateurs : régularisation des sans-papiers, accès aux droits, allocations sociales, etc. A aucun moment les très nombreuses infractions commises par les clandestins ni les implications à la satisfaction des revendications des manifestants ne sont présentées dans les articles à ce sujet.
Manifestants ou délinquants
Le médias de grand chemin qualifient les participants à la manifestation de « manifestants » et de « sans-papiers ». On peut s’interroger sur cette qualification des très nombreux clandestins présents, qui en raison des multiples faits commis pourraient être qualifiés de « délinquants », comme nous allons le voir. La Préfecture de police de Paris n’avait pas donné son autorisation pour la tenue de cette manifestation appelée par des syndicats et de nombreuses organisations politiques et associatives.
La participation à une manifestation non autorisée est une infraction passible d’une amende de 135 euros. En raison de l’état d’urgence sanitaire, tout rassemblement de plus 10 personnes sur la voie publique est interdit. Le non-respect de cette interdiction est également sanctionné d’un amende de 135 euros par participant.
Sur les images de la manifestation, on peut voir une foule compacte et de nombreux manifestants très proches l’un de l’autre qui ne portent pas de masque sanitaire. Les participants et au-delà toutes les personnes avec qui ils seront en contact, s’exposent à une transmission du coronavirus en ne respectant pas la distance sociale que le gouvernement veut faire respecter. C’est d’ailleurs le motif invoqué par les autorités pour ne pas autoriser la manifestation, selon Le Parisien le 30 mai.
Les images de la manifestation nous montrent également que les manifestants sont d’origine africaine et qu’ils manifestent sans équivoque pour la régularisation de leur situation sur le sol français. Le séjour irrégulier en France est un délit, passible d’un an de prison, de 3 750 € d’amende et de 3 ans d’interdiction du territoire. Le clandestin doit en outre être éloigné du territoire, conformément au code du séjour des étrangers (CESADA).
On peut également voir lors de la manifestation que des manifestants ont refusé de se disperser à la demande des forces de l’ordre. Le fait d’opposer une résistance violente à une personne dépositaire de l’autorité publique est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
Bien évidemment, aucun de ces éléments purement factuels n’est mentionné par les médias de grand chemin.
Ce que l’on ne trouve pas dans les médias de grand chemin
Contrairement à beaucoup de journalistes qui en ce samedi ensoleillé ont préféré rester en rédaction ou chez eux pour recopier la dépêche de l’AFP, un internaute s’est donné la peine d’aller Place de la République. Il a filmé un homme en djellaba haranguant la foule, barbe salafiste, keffieh palestinien à la main, qui semble apparaitre comme un leader de la manifestation. Mais cette image aurait sans doute terni ce grand moment du combat pour les droits. Valeurs actuelles souligne dans un article du 30 mai l’illégalité de la manifestation et le non-respect des règles sanitaires. L’hebdomadaire est bien seul à mentionner que « des heurts ont fini par éclater entre manifestants et forces de l’ordre ».
TV Libertés ne prend pas de détour : « L’État français laisse une manifestation d’immigrés clandestins se dérouler, avec violences, malgré son interdiction ».
La chaine alternative souligne que « Contrairement à la répression violente visant les Gilets jaunes, les autorités ont laissé faire cette manifestation, encadrée par des éléments d’extrême gauche collaborant ainsi à l’exploitation mafieuse de ces « damnés de la terre » qui entendent rester dans un pays dans lequel ils n’ont pas été invités par les citoyens ». Le constat est sans appel : « Les autorités s’enfoncent de plus en plus dans la collaboration active avec les immigrés ». RT France fait également partie des rares médias à donner un autre point de vue sur la manifestation : «Pourquoi une telle faiblesse des autorités ?» : la marche pro-migrants à Paris indigne droite et RN ».
Ces points du vue dissidents sont bien rares. La grande majorité des médias a uniquement couvert la manifestation des sans-papiers avec les arguments des organisateurs dispensés par l’AFP. Les articles ne comportent très souvent aucune distance critique vis-à-vis de l’appel d’air que créée chaque mouvement de régularisation de clandestins. Ceci, alors que comme le souligne Le Figaro le 1er juin, les arrestations et les expulsions de clandestins deviennent extrêmement rares. C’est ainsi que, chacun à sa mesure, les médias de grand chemin comme les autorités contribuent à faire de la France un pays de cocagne de l’immigration illégale.