Nous avons déjà évoqué l’alliance de l’AFP avec Google et 21 médias (17 au départ) pour lancer Objectif Désintox pendant la période électorale, comprenez Objectif Intox. Nous avons brièvement parlé de l’arrivée opportune de Facebook News au même moment. Nous revenons sur cette arrivée et son partenariat avec l’AFP, qui rappelons-le est financée par vos impôts.
Factstory en première ligne
Factstory – en franglais dans le texte – est l’agence de communication de l’AFP (factstory.agency). C’est elle qui sera chargée de la curation (comprenez censure ou mise en avant) des contenus des médias partenaires. Comment ça marche ? L’agence devra sélectionner, hiérarchiser, mettre au premier plan ou sous le boisseau, les articles pertinents retenus pour le portail de Facebook News. Prenons deux exemples (nous imaginons le processus). Christian Estrosi annonce son ralliement (attendu) à Emmanuel Macron enfin candidat. Bonne nouvelle, on met en avant. Bellamy annonce qu’en cas de second tour entre Macron et Zemmour il votera Zemmour (il l’a dit). Mauvaise nouvelle, on ne la supprime pas ça se verrait trop. On la met tout en bas du fil d’actualité et on la noie entre deux articles pouvant faire du buzz, hop le tour est joué ! Une superbe opération de communication.
Meta s’inquiète et crée un « centre opérationnel virtuel »
Pour les élections en France, Meta (la maison mère de Facebook) ne se contentera pas du partenariat Facebook News/AFP mais va créer un « centre opérationnel virtuel » pour l’occasion. Le mieux est de citer un article du 17 février 2022, du Monde (très favorable à l’opération), sous la signature de Jean-Michel Bezat, les mots surlignés en gras le sont par nous :
« Cela a un petit parfum de guerre. Une fois la candidature d’Emmanuel Macron annoncée, on entrera dans le dur d’une campagne présidentielle où tous les coups seront permis. Et ils viendront aussi à travers les réseaux sociaux, parfois transformés en grands collecteurs de fausses informations, de propos racistes et d’incitations à la haine.
Meta tente de prendre les devants pour éviter que ses plates-formes Facebook, Instagram et WhatsApp ne perturbent ce rendez-vous politique. Le groupe américain a annoncé, mercredi 16 février, la création d’un « centre opérationnel virtuel » dans les prochaines semaines. Mission : observer l’activité de ses plates-formes et réagir en cas d’événements suspects.
Sans existence physique, et actif en permanence, il fera appel à des «experts en données», à des ingénieurs et à des juristes installés en Europe et aux Etats-Unis pour repérer les menaces venues de France ou de l’étranger.
On a rarement été aussi clair…