« On est jamais mieux trahi que par les siens. » C’est ce qu’ont dû penser quelques-uns des derniers lecteurs du quotidien Libération en découvrant la tribune libre de Marcela Iacub parue le 11 avril et intitulée « Presse de gauche, la débandade ! »
L’écrivain et chercheur au CNRS, égérie de la gauche sociétale, se livre en effet dans cet article à une véritable diatribe contre les tares contemporaines d’une « presse de gauche » qui perd chaque jour un peu plus de lecteurs.
« Ce qui est en train de tuer la presse de gauche — car celle de droite se porte plutôt bien — c’est le politiquement correct. Et Libération, hélas, n’échappe pas à cette maladie post-coloniale. Car c’est bel et bien ainsi qu’il faut appeler ce virus mortel. » Dès l’introduction, le ton est donné…
L’auteur se lance ensuite dans un implacable réquisitoire contre le conformisme et le suivisme de la « presse de gauche » avant de conclure :
« (…) l’une des fonctions primordiales de cette presse-là est de détruire soit par l’attaque directe soit par la mise sous silence ceux qui conçoivent les choses autrement. En faisant appel à la pire tradition de la gauche « révolutionnaire », ces derniers sont vus comme des « dissidents » ou comme des « traîtres » qui doivent faire l’objet de « purges ». Et ce, non seulement pour lisser le paysage de gauche, mais aussi, pour montrer aux autres intrépides le sort qui les attend si jamais ils décident de se révolter ».
Une dénonciation qui ne dénoterait pas sous la plume d’un journaliste conservateur et dont les termes doivent résonner comme un glas aux oreilles de la rédaction de Libé qui n’en finit plus de s’enfoncer dans le marasme économique et les conflits internes.
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Crédit photo : HenriDavel via Wikimédia (cc)