Marianne était en train de couler doucement sous le regard impavide de son ancien propriétaire Yves de Chaisemartin, celui qui avait appelé Renaud Dély (alias Délit d’opinion) aux commandes. Quand un double miracle intervint. Le Tchèque Daniel Kretinsky rachète le titre en perdition, premier miracle. Il réussit à convaincre Natacha Polony de prendre la direction, contre l’avis de l’ancien propriétaire, second miracle.
Nouveau style
Après un numéro roboratif sur les médias dont nous vous rendions compte en octobre 2018 :
« le numéro suivant de Marianne, daté du 19 au 25 octobre 2018, semble prendre exemple sur l’OJIM, et analyse la réalité des médias officiels en titrant « Qui veut mettre au pas les médias ? », avec trois thèmes principaux régulièrement traités par nos soins :
- « La Macronie tyrannise et harcèle »
- « Les milliardaires rachètent et contrôlent »
- « Les GAFA censurent et se gavent »
Bien sûr, l’OJIM est flatté de se savoir si lu ; cela ne l’empêche pas, média indépendant s’il en est, de s’interroger sur les revirements en cours des magazines, ainsi à l’image de L’Express, des journalistes du Monde se rendant compte que les territoires perdus de la république existent. Ce que les médias de réinformation démontrent depuis des années (immigration de masse, islamisation, liens entre criminalité et Islam…) s’avère une réalité, mais avec un léger retard, pour les médias de grand chemin. Avec le dernier numéro de Marianne, le Paris médiatique s’aperçoit que la presse française en général n’a pas grand-chose de libre ni d’indépendante. »
… Marianne a continué dans un style qui rappelait celui du père fondateur Jean-François Kahn. Les numéros très fournis et proches du terrain sur les gilets jaunes reprenant une thématique populiste de gauche, bien dans l’ADN du titre.
Et les ventes suivent
Les ventes (hors abonnements et numérique) étaient remontées déjà à plus de 30.000 exemplaires dès le mois de novembre 2018. Au mitan des manifestations des gilets jaunes (en décembre 2018), les ventes au numéro ont frôlé les 50.000 exemplaires, en augmentation de près de 50% sur les mois précédents. Même si le mois de janvier a vu le soufflé un peu retomber, la première étape de la transformation du journal semble réussie.
Reste à Natacha Polony à transformer l’essai avec une rédaction qui ne la suit pas encore à 100%, l’arrivée de sang neuf permettra peut-être de franchir un deuxième palier.