Nous vous présentions il y a peu l’excellente biographie de Daniel Ichbiah (La Martinière édit.) consacrée au fondateur de Facebook. Après quinze ans d’existence, le réseau social se porte à merveille comme son rival Google. Et se prépare à un grand exercice de censure en grandeur réelle à l’occasion des élections européennes de mai 2019.
Tout va (presque) très bien Madame la Marquise
Oubliées les remontrances (sévères) devant le Congrès américain ou (lénifiantes) devant le Parlement européen, oublié Cambridge Analytica, oubliés les comptes piratés, oubliées les censures politiques et les procès qui s’ensuivent, les affaires marchent et marchent bien.
C’est en milliards que l’on compte le nombre d’utilisateurs (2,3 milliards) du réseau social, de ses filiales WhatsApp (1,5 milliards) ou bien Instagram (1 milliard). Même si un grand nombre de clients utilisent les trois systèmes, le nombre total de « clients » doit dépasser les trois milliards d’individus ou de sociétés et associations diverses.
Le chiffre d’affaires total du groupe frôle les 56 milliards de dollars (+37%, mazette) et le bénéfice grimpe à un peu plus de 22 milliards de dollars. Peu de sociétés sortent un bénéfice quasi égal à 40% de leur activité. Et quand on paye peu ou pas d’impôts…
Sur le marché français, Facebook et Google raflent tout
Le Syndicat des Régies Internet (SRI) publie régulièrement des statistiques sur le marché publicitaire en ligne. En 2018 ce marché en France est tout proche de 5 milliards d’euros en croissance de 717 millions d’euros soit 17%. Sur ces 717 millions de croissance Facebook et Google en ont raflé 674 millions. Si on ajoute Amazon, il reste quelques bricoles pour les autres.
En cumulant Amazon, Facebook (et ses filiales) et Google ces trois dragons du numérique raflent 80% du marché. Les médias historiques, presse, radio, télévision ne récoltent que 6% du marché de la publicité numérique, une misère. Autrement dit les GAFA affament les autres moyens d’information tout en feignant de les soutenir.
Élections européennes en ligne de mire
Ah les fake news/infox, comme elles ont bon dos ! Elles permettent aux élites libérales libertaires de se déculpabiliser devant leurs défaites. Trump, le Brexit, le duo Salvini-Di Maio vainqueur en Italie, ils n’y sont pour rien, le bon peuple a été trompé.
Mais plus jamais, les garde-fous se mettent en place. Une loi est déjà en place en Allemagne, la loi française anti infox votée en décembre 2018 va rentrer pour la première fois en application au mois de mars quand la période pré-électorale va commencer. Facebook s’y prépare, va ouvrir un centre régional d’opération à Dublin pour suivre l’élection. Il va contrôler la publicité politique et bien entendu les « discours de haine ». La définition d’un discours de haine étant proche de tout ce qui peut s’opposer à l’idéologie ou à la pratique libérale libertaire, vous êtes prévenu de ce qui peut vous attendre.