« Taulier de Rue89 » et « Journaliste ». C’est ainsi que se définit Mathieu Deslandes. À la lecture de ses articles sur le site Rue89, et en particulier de celui du 30 janvier 2013 intitulé « Hervé Mariton : un troll à l’Assemblée », on est en droit de se poser une question bien légitime : où est la frontière entre journalisme et militantisme ?
Car l’auteur n’y va pas de main morte, et ce sans même avancer l’ombre d’un argument contradictoire, avec sa cible du jour : Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. Ainsi ce dernier qualifie-t-il le député de « troll », terme hérité de la « culture geek » qui signifie, selon Wikipédia, « une personne qui participe à une discussion ou un débat dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique, et plus généralement de perturber l’équilibre de la communauté concernée ».
En cause, l’opposition de M. Mariton au projet de loi visant à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe. Notre cher Mathieu Deslandes, farouche défenseur de ce projet au vu de ses articles récurrents sur le sujet, ne semble guère supporter l’idée que l’on y soit opposé et s’en prend au député en usant d’attaques physiques et autres procédés douteux. Selon lui, Hervé Mariton serait « insupportable à souhait », aurait une voix de « castrat enroué en répétition », une « drôle de tête d’oiseau déplumé », ce qui le rendrait « horripilant ». Ainsi, celui qui semble se trouver séduisant en comparaison, juge-t-il que le député se montre souvent « odieux » sans avancer l’ombre d’un fait corroborant ce jugement et sans même se rendre compte que, pour le coup, c’est bien lui l’odieux de service. Détail amusant, notre intellectuel va même jusqu’à reprocher à Hervé Mariton de lire Balzac…
Une belle leçon de journalisme militant venue – une fois de plus ? – de Rue89, un site prétendument professionnel mais qui ne semble guère connaître les définitions de l’objectivité, de la déontologie et du professionnalisme. Attaquant Hervé Mariton sur son opposition au mariage homosexuel, Mathieu Deslandes se contente d’accumuler les attaques ad hominem et les procès d’intention. Bref, du militantisme pur et dur. Vous avez dit « troll » ?
Crédit photo : Audrey Cerdan/Rue89