Nous avons déjà publié plusieurs articles sur la galaxie Pigasse, son infographie, pourquoi il a dû vendre une partie de ses parts dans Le Monde au Tchèque Daniel Kretinsky, une lettre (anonyme, donc à prendre avec toutes les précautions d’usage) d’un salarié de son groupe médias. Il est possible que Matthieu Pigasse soit contraint de vendre la totalité de ses parts dans Le Monde à Daniel Kretinsky nous apprend la Lettre A du 20 mai 2019. Analyse.
Des emprunts qu’il faudra un jour rembourser
Quand on est banquier vedette chez Lazard, on trouve des prêteurs. Et il faut un certain nombre de millions d’euros pour se faire une place au soleil dans les médias. Faisons les comptes en arrondissant. Cinquante millions pour Le Monde, une bonne quinzaine pour Les Inrockuptibles entre le rachat et les pertes entre 2009 et 2017 (les chiffres 2018 ne sont pas connus à ce jour), sans doute la même somme pour Radio Nova rachetée en 2015, une petite dizaine de millions pour Rock en Seine, et quelques broutilles autour de Mediawan et d’une société de distribution de disques, le total doit tourner autour de 100M€.
Les prêteurs sont la Banque Palatine (avec une caution non exercée de Xavier Niel), le groupe publicitaire anglais WWP, un industriel indien, sans doute d’autres banques. Une partie de ces emprunts ont sans doute été remboursés par la vente des 49% de LMN (voir infra) mais loin de la totalité.
Arrive Daniel Kretinsky
Homme providentiel le tchèque promet (somme qui n’a jamais été confirmée ni démentie) cent millions d’euros pour LNM (Le Nouveau Monde), la société de Pigasse qui détient ses parts dans Le Monde, voir notre infographie sur le groupe ICI https://www.ojim.fr/infographie-groupe-monde/, une somme sur laquelle personne n’est capable de surenchérir. Mais cette offre PORTE SUR LA TOTALITE DES PARTS et non sur les 49% acquis en octobre 2018.
Au 17 juin 2019, Kretinsky n’est toujours propriétaire que de 49% de LMN, la société des rédacteurs du Monde doit agréer tout nouvel actionnaire de contrôle et voit avec méfiance l’arrivée du tchèque. Entretemps la dette résiduelle court toujours. La participation de Pigasse dans le fond d’investissement dans les médias Mediawan de Niel et Capton est une bonne affaire et pourrait rapporter vite autour de 16M€ et encore 8M€ en 2020, mais il est difficile de se décider à se séparer d’une participation dans une société en pleine ascension. Rayon de soleil dans un ciel sombre, Matthieu Pigasse est devenu en mai 2019 responsable mondial de Lazard, devenant le numéro 2 ou 3 de la banque.
Malheureux au jeu, heureux en amour dit le proverbe que l’on pourrait adapter en malheureux dans les médias heureux à la banque.