Selon PresseNews, l’actionnaire majoritaire de Marianne, Yves de Chaisemartin (57%) a annoncé hier, lors d’une réunion extraordinaire du comité d’entreprise, la démission du PDG Maurice Szafran.
Cofondateur de l’hebdomadaire avec Jean-François Kahn en 1997, il détient actuellement 31 % du capital. Sa démission aurait été actée ce lundi et ferait suite à un désaccord stratégique avec les autres actionnaires. Elle sera effective aujourd’hui, vendredi 8 novembre, lors du conseil d’administration. Maurice Szafran était PDG de Marianne depuis 2008. Il signera son dernier éditorial dans le numéro de ce samedi.
Marianne, rebaptisé Le Nouveau Marianne depuis peu, est en difficulté depuis la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. L’hebdomadaire avait fait de l’anti-sarkozysme son fonds de commerce, n’hésitant pas à proposer des unes musclées, sinon violentes : « La honte de la Ve République », le 28 avril 2012 ; « le sale mec », le 7 janvier 2012 ; « le boulet », le 1er octobre 2011 ou « le voyou de la République » le 7 août 2010. Mais depuis la victoire de François Hollande, pour qui Marianne avait fait campagne selon les propres dires de Maurice Szafran, l’hebdo peine à se repositionner. Il a ainsi vu ses ventes chuter de 15 % en un an (250 774 exemplaires en juillet 2013). Malgré un rebond pour la parution de la nouvelle formule, inspirée par Jean-François Kahn, le magazine devrait perdre environ trois millions d’euros à la fin de l’année – pour 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2012, il avait déjà perdu 422 000 euros. Le journaliste Joseph Macé-Scaron, récemment promu patron de la rédaction du magazine, entend désormais faire de Marianne « l’expression de ceux qui en sont privés ».
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à Maurice Szafran, « patron de l’anticonformisme conforme »
Crédit photo : Matthieu Riegler via Wikimedia (cc)