Le 31 mai 2017, un certain nombre de financiers conservateurs et le Media Research Center — « l’OJIM américain » — ont lancé une contre-attaque visant les annonceurs des grands médias : l’initiative Media Equalizer.
Réseaux Soros : priver la presse populiste de ressources publicitaires
Jusque-là, l’intimidation des annonceurs provenait des groupes activistes subventionnés par les réseaux caritatifs gravitant autour de George Soros, tel MediaMatters. Ainsi, le 27 janvier 2017, le journaliste de Breitbart News, Aaron Klein, dénonçait le plan MediaMatters visant à stopper Breitbart News. Et le 23 mai, le groupe Amazon — important partenaire de Breitbart, — a été la cible de manifestations coordonnées lors de son assemblée générale des actionnaires… afin d’exiger la rupture de sa relation avec l’organe de presse populiste.
Cette « attaque » avait fait suite à une intimidation massive exercée sur Fox News, d’autant plus facile que la nouvelle génération d’actionnaire du groupe — les très bling-bling héritiers Murdoch — rêvent de transformer Fox en Sky News, voire de fusionner les deux en un grand groupe multimédias transatlantique « mainstream ». Bref tuer le père…
Cibler les poids lourds
Fox News avait dû ainsi remercier le présentateur vedette de la chaine, Bill O’Reilly, champion des taux d’écoutes, à la suite du retrait des annonceurs de son émission, accompagné de manifestations quotidiennes devant les portes de la station. Motif, une nuée de cas, certains très anciens, de harcèlement sexuel sont remontés à la surface. O’Reilly, se croyant invulnérable, avait imprudemment dénoncé le philanthrope Soros dans plusieurs éditoriaux, notamment sur son rôle dans les diverses manifestations de la « résistance » anti-Trump, ou encore sur ses connexions avec l’establishment clintonien. La punition n’a pas tardé, O’Reilly est parti, les taux d’écoute aussi…
Le suivant sur la liste Fox était Sean Hannity, accusé de colporter une « fausse nouvelle » de taille : Seth Rich, jeune technocrate du parti démocrate, mystérieusement assassiné l’an dernier en pleine rue, était présenté par Hannity comme une plausible origine des fuites de la campagne Clinton. Pas bon pour le scénario ubiquitaire de l’ingérence russe…
Les ressources publicitaires du programme Hannity se sont soudain asséchées. Le journaliste a disparu pendant trois jours, laissant les Murdoch mesurer les conséquences économiques de son départ… mais bénéficiant de l’initiative Media Equalizer qui lançait au même moment ses contre-feux. Hannity semble avoir survécu…
La réponse du berger à la bergère
Première cible : Rachel Maddows, « alter ego » de Hannity sur NBC, a vu Media Equilizer publier les coordonnées de ses annonceurs. Elle a perdu immédiatement des plumes. Dans la foulée, ME a lancé un préavis à ses futures cibles (« coming attractions »), tout en lançant une campagne de coordination sous le slogan #StopTheScalpings. Melanie Morgan, co-fondatrice de ME, précise : « …combattre le feu par le feu…». À ne pas négliger : Kellogg avait retiré l’an dernier sa publicité à Breibart. Résultat : une grande partie de l’important lectorat Breibart (45 millions) a boycotté les produits Kellogg…