Nos camarades d’Acrimed (Action Critique Médias Observatoire des médias) ont sur nous le privilège de l’âge, publiant depuis plus plus de 20 ans alors que nous sommes encore une jeune pousse d’à peine 6 ans. Même si leur vision légèrement paléo-marxiste prête parfois à sourire, il y a quelques pépites dans leurs publications, en particulier dans Médiacritiques, leur trimestriel papier qui vient de publier son numéro 27 et que nous vous invitons à feuilleter.
Le Figaro n’ignore pas le native advertising
L’Ojim avait consacré en 2014 un article aux nouveaux modes de publicité : brand content, native advertising, doux néologismes pour cacher le bon vieux publi-rédactionnel, une publicité qui apparaît rédigée et présentée comme un article mais qui est bien au service d’une marque ou d’un service. Le journal d’Acrimed détaille avec gourmandise les nombreuses opérations de publicité déguisée (ou non) entreprises par les différents médias du groupe Le Figaro à l’occasion de la fête de la Saint Valentin 2018. Du 19 janvier au 15 février 2018 pas moins de 56 articles sont consacrés au sujet, essentiellement sur les versions numériques.
Des collaborations sont établies avec des marques, dix hôtels pour un voyage romantique avec Idiliz, des cadeaux chics pour une Saint-Valentin réussie avec Collector Square. Encore ces articles sont-ils clairement indiqués comme co-écrits avec la marque.
Plus amusant Médiacritiques prend un ton pudibond pour dénoncer les comportements normés, s’indignant que l’on puisse parler de lingerie pour lui faire voir rouge le soir de la Saint-Valentin (impossible de dire qui a mis en gras le fameux rouge, le quotidien de Dassault ou la publication trimestrielle). Allons camarade ! Le rouge ne fait peur qu’aux bêtes à cornes !
Des syndicalistes malmenés
Plusieurs articles – personne ne s’en étonnera – sur les maltraitances que subissent les syndicalistes sur les différents plateaux et dans les différents médias presse au moment des grèves de la SNSF. Il est vrai que du Parisien à France Info, en passant par le JDD , France 2 et autres CNews, la réforme Macron est encensée et la parole syndicale n’est pas à la fête. Pascal Perri (dont nous ignorions tout) est particulièrement visé à travers ses interventions sur BFM.
Il n’est pas certain que le prochain numéro parle de la manière (bien pire) dont les militants de Génération Identitaire sont traités par les médias comme l’Ojim l’a fait. Un simple oubli, sans doute…
Quatrième pouvoir, mythes et réalités
L’intéressant dernier article s’attaque au quatrième pouvoir, présenté parfois comme faiseur de rois (et d’élections) ou bien comme simple miroir du réel et ayant donc peu d’influence sur celui-ci. Les exemples du référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen (perdu alors que les médias étaient favorables), le Brexit, l’élection de Trump (malgré les médias) prouvent que le quatrième pouvoir n’est pas tout puissant.
L’auteur rappelle que les médias ont malgré tout des pouvoirs. Un pouvoir d’agenda, quelles informations seront traitées ou mises en avant. Un pouvoir de cadrage, un pouvoir de stigmatisation ou de consécration, un pouvoir de révélation (ou d’occultation) et un pouvoir de domination symbolique.
Hélas Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre ! L’auteur pour illustrer son propos cite — parmi d’autres exemples – l’immigration systématiquement présentée comme un problème. Dans ce cas précis Jupiter rend d’abord sourd et aveugle l’aimable rédacteur. La classe dominante dont il parle doctement – et qui existe, cela s’appelle l’oligarchie, l’hyper classe mondialisée et hors sol – est violemment pour l’immigration, pour l’abolition des frontières, pour la fin des cultures d’origine, et fermement hostile à tout ce qui pourrait faire obstacle au grand marché mondial enfin libéralisé. Camarades encore un effort !