Acrimed, comme Action-Critique-Médias, est déjà un grand adulescent, pas loin de 25 ans en 2019. L’association – influencée par l’extrême gauche – publie un bulletin trimestriel Médiacritiques qui mérite lecture, même si certains articles sont (bien involontairement) hilarants de parti-pris. Visite guidée rapide du numéro 33, oct/déc 2019.
Les GAFA font main basse sur l’information
Comme sur l’Ojim les articles ne sont pas signés (sauf exception) et engagent le directeur de publication. Un bon dossier intitulé « Google &Cie, Main basse sur l’information », reprend les analyses de Nikos Smyrnaios et Franck Rebillard dans leurs différents ouvrages. A rapprocher de l’intervention sur le même sujet de Claude Chollet à Prague en novembre 2019 que vous trouverez ici.
Macron contre le journalisme
Ce dossier nourri (plus de sept pages) comporte du bon et du moins bon. A travers l’intéressante évolution chronologique des rapports entre les médias et le nouveau président se rejoue partiellement la pièce de théâtre définie par l’adage bien connu : « Lécher, lâcher, lyncher ». Lécher tellement au début que le président a pu être surnommé « l’élu des médias », lâcher (pas tous) progressivement ensuite un président qui méprise ouvertement les journalistes alors que le président précédent les adulait, lyncher (un peu, mais cela pourrait s’amplifier) devant un nouvel autoritarisme. Les violences policières (bien réelles) contre les journalistes sont détaillées mais la prétendue lutte contre les « fake news » ne prend pas en compte l’attitude victimaire des médias dominants. Les infox, qui ne sont que les vieux bobards revisités, sont aussi une explication permettant aux médias de grand chemin de s’exonérer des « accidents de parcours malheureux » tels le Brexit, l’élection de Trump, la montée de Salvini en Italie etc et de demander du « contrôle » pour que de tels « accidents » ne se reproduisent pas.
L’analyse des différentes mesures liberticides n’est pas inintéressante mais hélas très incomplète. Rien sur la loi Avia pourtant votée par l’Assemblée Nationale et dont nous avons plusieurs fois analysé les méfaits futurs ici et là au travers d’une rencontre avec Laetitia Avia.
Des experts et du mercato
Les experts sont bien souvent auto-proclamés comme nous vous le disions dans un article sur Gérard Noiriel. Un article d’Acrimed sur les « experts » en journalisme défend Gaspard Glanz qui est plus un agitateur violent expulsant à coup de casque les concurrents non conformes qu’un reporter images. Il en de même pour Taha Bouhafs, pseudo journaliste et vrai antifa dont nous vous avons parlé récemment.
Soyons charitables et passons sous silence un entretien convenu et corporatiste avec Lionel Thompson journaliste à France Inter et représentant du Syndicat des Journalistes SNJ-CGT.
Pas un mot sur l’absence de pluralisme sur sa radio et des défenses arc-boutées sur les avantages acquis de Radio France où certains journalistes bénéficient parfois de …68 jours de vacances par an (RTT inclus). La défense des vacances est une noble cause mais cache parfois des intérêts à caractère étroitement particulier.
Pour le sourire nous apprendrons que Bruno Roger-Petit, ex porte-parole de l’Élysée, est maintenant « préposé aux hochets » et chargé de proposer Légions d’Honneur et Ordres du Mérite. Pour la surprise, nous saurons qu’Acrimed a été auditionné par la commission Hoog dans le cadre de son rapport sur la création d’un Conseil de déontologie. L’Observatoire du journalisme n’a pas été contacté, le lecteur de l’Ojim se demandera pourquoi, ou plutôt ne se le demandera pas longtemps.