Il y a 4 ans, le député UMP Xavier Bertrand avait accusé Médiapart d’avoir recours à des « méthodes fascistes » suite à ses révélations dans l’affaire Bettencourt.
Cette sortie prononcée en marge d’un meeting en Seine-Saint-Denis, le 6 juillet 2010, intervenait alors que le site d’Edwy Plenel révélait les enregistrements réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt. De ces écoutes piratées ressortaient la fragilité de l’héritière de l’Oréal ainsi que ses liens étroits avec des figures de l’UMP, comme Éric Woerth.
Et quelques heures avant le discours de Xavier Bertrand, Médiapart en remettait une couche en publiant un entretien avec Claire Thibout, ex-comptable de la milliardaire, dans lequel celle-ci déclarait que de l’argent aurait été versé pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Devant les accusations de l’ex-ministre, Médiapart avait saisi la justice. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé M. Bertrand. « Le parquet n’ayant pas fait appel, la cour d’appel n’était saisie que du volet civil du dossier et a confirmé le jugement qui a débouté Médiapart », précise L’Express.
Suite à ce verdict, les avocats de Xavier Bertrand se sont réjouis, par communiqué, de « cette décision qui consacre une nouvelle fois la liberté d’expression au travers d’une ‘appréciation vertement exprimée’ selon les termes mêmes du premier jugement et particulièrement la liberté d’expression de l’élu et homme politique ».
De son côté, l’un des avocats de Médiapart, Me Emmanuel Tordjman, a fait part de son intention de se pourvoir en cassation.