À partir de la mi-mars, France Culture, sous l’impulsion de son directeur Olivier Poivre d’Arvor, organisera des journées « cause commune et antenne partagée ». À cette occasion, la station recevra dans ses rédactions des journalistes de presse écrite des grands quotidiens nationaux que sont Le Figaro, Le Parisien, Le Monde, La Croix, Libération et L’Humanité.
Interrogé par Le Figaro, le patron de la station a affiché son objectif : sauver la presse écrite. « L’idée est d’offrir aux six quotidiens nos 1,2 millions d’auditeurs, non négligeables, très prescripteurs et acheteurs de livres et de journaux. Ces quotidiens vont passer la journée avec nous, et nous serons dès la matinale dans les locaux de la rédaction du journal. Puis toute la journée, nous ferons entendre leurs journalistes et mélangerons nos équipes pour réaliser les revues de presse et les éditoriaux », a‑t-il expliqué.
Et ce dernier de poursuivre, optimiste : « Au terme de cette opération, je voudrais qu’il y ait quelques dizaines de milliers de lecteurs supplémentaires par journal. Ce n’est pas impossible ! Nos auditeurs achètent des livres et des journaux de manière passionnée et compulsive. Ils sont très dynamiques et fidèles à l’écrit. »
Qu’est-ce qui pousse Olivier Poivre d’Arvor à cette « charité » envers la presse écrite ? Pour lui, « sans l’écrit, sans les quotidiens, sans leur travail d’analyse et de fond réalisé tous les jours, et pas seulement à travers les revues de presse que nous pouvons faire à la radio ou à la télévision, une partie de l’information ne passerait plus auprès du public. (…) Si le papier, les livres et les journaux sérieux qui font ce travail d’approfondissement disparaissent, c’est toute la chaîne des médias qui va mourir. Le jour où les quotidiens ne seront plus là, la radio, qui est un média qui va bien, ira beaucoup moins bien, car nos informations seront moins fouillées, nos experts seront moins repérés et les analyses seront moins présentes sur nos antennes. »
En sauvant la presse écrite, menacée, selon lui, par le numérique, Olivier Poivre d’Arvor estime sauver l’ensemble des médias, la radio y compris.
Crédit photo : capture d’écran vidéo Buzz Média Orange-Le Figaro.