Le Washington Post est en train de mettre au point un logiciel innovant qui permettra de confronter la parole des hommes politiques aux faits réels.
Ce « détecteur de mensonge » en direct n’est pas encore opérationnel mais devrait l’être, espère-t-on dans l’équipe portant ce projet, pour les présidentielles en 2016. Interrogée par Libération, Cory Haik, la responsable du projet, considère que cet outil doit devenir un plus essentiel à la profession.
Pour l’instant, le prototype est loin d’être au point. Transformant les paroles en texte, il commet encore beaucoup d’erreurs, comme lorsqu’il transforme « drag on » en « dragon ». Mais Cory Haik reste optimiste. Aussi, autre travail d’envergure, l’alimentation d’une énorme base de données : « Un autre grand défi pour nous est de construire à partir des centaines d’articles ou de notes de blogs que nous produisons tous les jours une base de données de faits établis » qui permettront au logiciel de les confronter aux dires des politiciens.
Une tâche difficile et plus complexe qu’il n’y parait. « Nous ne prétendons pas apporter une réponse unique et globale à tous les débats, mais plutôt proposer un outil supplémentaire pour aider les gens à comprendre plus vite si quelqu’un ment ou pas », a‑t-elle ajouté. Il est vrai que certaines questions sont beaucoup trop larges pour être estampillées « vraies » ou « fausses », c’est pourquoi la première mission de cet outil sera axée autour de la réforme fiscale, plus facile à traiter de la sorte.
Si le Washington Post a pu développer ce projet, c’est grâce à un financement de 50 000 $ en provenance de la Knight Foundation, qui finance des projets journalistiques innovants. Pour que celui-ci soit vraiment apte à traiter n’importe quel sujet et en direct, le coût devrait être multiplié par 10 au minimum.
Crédit photo : capture d’écran site www.knightfoundation.org