David Doucet s’indignait en octobre dernier dans Les Inrockuptibles de voir des plumes « d’extrême-droite » sur des sites « grand public ».
Pour le journaliste David Doucet « depuis quelques mois, nombre d’extrémistes de droite trouvent des tribunes sur des sites grand public bien peu regardants sur l’origine de leurs contributeurs ».
Deux médias sont mis en cause : le site Boulevard Voltaire crée par Robert Ménard et Dominique Jamet, accusés d’avoir publié des articles de l’ex député européen du Front national Jean-Yves Le Gallou, de l’historien Bernard Lugan, du « militant complotiste et souverainiste » Pierre Hillard, de « l’avocat pro-israélien radical » Gilles-William Goldnadel ou encore de Nicolas Gauthier, ancien directeur de la publication de Flash, et même d’André Bercoff qui a eu le mauvais goût à ses yeux de commettre un livre d’entretien avec Pierre Cassen, Christine Tasin et Fabrice Robert (Apéro saucisson pinard, Xénia, 2012).
Le deuxième média mis en cause est le pure player Atlantico qui a publié des articles de Jean-Paul Gourévitch, « spécialiste autoproclamé des migrations », de Christian Rol, « ancien militant du GUD » ou de Patrice de Plunkett au « passé militant au sein de la Nouvelle Droite ».
Ces écrivains et journalistes viennent d’horizons politiques très divers mais pour David Doucet, un rien paranoïaque, il s’agit d’un complot : « des personnalités d’extrême-droite font de l’entrisme sur des sites d’infos », l’extrême-droite semblant ici être résumé à quiconque ne pense pas comme David Doucet.
Pas une seule ligne de ces « extrémistes » n’est citée, pas une idée « scandaleuse » exposée, pas une erreur réfutée, pas l’ombre d’une argumentation avancée. L’auteur se contente de dresser une liste de gens qu’il voudrait voir bannir des médias parce qu’ils ont le malheur de ne pas penser comme lui. Un magnifique exemple de tolérance appliquée, pour un magazine qui n’a pourtant que ce mot à la bouche.