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Et à gauche ? Encore un journal ?

6 juillet 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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Et à gauche ? Encore un journal ?

Temps de lecture : 3 minutes

C’est de notoriété publique : en France, la majorité des journalistes votent à gauche ou pour des mouvements politiques s’affirmant de gauche ou de centre gauche. Ce n’est pas récent. Il y a une sorte de collusion permanente entre milieux politiques de gauche et journalistes du même bord. Avec Thierry Mandon et Jean-Luc Mélenchon, un angle intéressant se dessine : ce ne sont plus seulement les journalistes qui œuvrent à gauche mais les politiques qui se rêvent en patrons de presse.

Thierry Mandon partirait à l’aventure journalistique ?

Mal­gré 30 ans de vie poli­tique, son nom n’est pas con­nu du grand pub­lic. Mem­bre du par­ti social­iste, maire de Ris-Orangis, longtemps député de l’Essonne, Thier­ry Man­don a été secré­taire d’État auprès du Pre­mier min­istre, chargé de la Réforme de l’État et de la Sim­pli­fi­ca­tion en 2014, puis secré­taire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à par­tir de 2015. Une car­rière d’apparatchik du PS en bonne et due forme. Un de ces poli­tiques qui auraient pris un coup de vieux à l’occasion de l’élection de l’actuel prési­dent de la République. D’ailleurs, Man­don a du nez. À l’approche des récentes lég­isla­tives, ce nez lui fait sen­tir le vent : le politi­cien pro­fes­sion­nel décide de ne pas se représen­ter. Aban­don­ner son siège à l’Assemblée, en juin 2017 ? Courageux, pas de doute. Au quo­ti­di­en Le Monde, il ne déclare pas vouloir « quit­ter la vie poli­tique » mais se lancer dans une « aven­ture utile ». La presse. 30 ans de vie poli­tique avant de s’apercevoir de l’inutilité de cette vie. Le voici donc directeur général d’un heb­do­madaire dont le nom ne sera pas dévoilé avant le 14 juil­let, lors d’une fête organ­isée à Autun. En Saône-et-Loire, aux con­fins du Mor­van Il ne sem­ble pas que ce soit une blague. En tout cas, pas de doute sur l’orientation poli­tique de l’hebdomadaire qui vient, au vu du par­cours de son directeur.

Mélenchon n’arrête plus de chanter La Marseillaise

Insoumise, la presse, du côté de Mar­seille ? La rumeur enfle : Jean-Luc Mélen­chon se rêverait en patron de La Mar­seil­laise. Mélen­chon patron ? Ce n’est pas une galé­jade. D’après le JDD du 2 juil­let, tout comme d’après BFM le 3 juil­let, Jean-Luc Mélen­chon aimerait racheter les locaux de La Mar­seil­laise et en devenir le directeur. Il déclare, dans un élan typ­ique­ment nar­cis­sique : « Écrire mon édi­to chaque matin, ce serait mon ambi­tion folle ». Déc­la­ra­tion qui fait décou­vrir à nom­bre de Français que dans les années 70 du siè­cle passé le néo député et chef de file de La France Insoumise était pigiste, avant de créer La Tri­bune du Jura. Un jour­nal social­iste. L’appel du pied n’est pas anodin. Le quo­ti­di­en mar­seil­lais qui a tou­jours été ancré à gauche, à prox­im­ité du par­ti com­mu­niste français ren­con­tre des dif­fi­cultés finan­cières impor­tantes, même si l’un de ses jour­nal­istes a reçu le Prix Albert Lon­dres en 2014. Le même jour­nal­iste est l’auteur d’un étrange et récent « com­ing out » familial.

Un heb­do­madaire dirigé par Man­don et une Mar­seil­laise mélen­chon­iste à venir ? Rien de bien nou­veau, du binaire poli­tique comme d’habitude.

Crédit pho­to : Rémi Noy­on via Flickr (cc)

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