La nouvelle circulait depuis quelque temps dans les cercles bien informés de la vie parisienne : Michel Onfray et BHL – notoirement en froid sur de nombreux sujets – se parlaient en secret. L’Ojim révèle le dessous des cartes.
C’est autour d’un bistrot classique du XIème arrondissement de Paris (Le Vieux chêne, 7 rue du Dahomey) que Claude Chollet, président de l’Ojim, a convié à plusieurs reprises les deux figures médiatiques. Si les premiers contacts ont été pour le moins froids, un excellent vin de Loire (pinot d’Aunis qui apporte un léger goût de poivre) suivi d’un Corbières (15°) revigorant ont dégelé une atmosphère déjà réchauffée par le délicieux pot au feu de canard et de saucisse de Morteau. Verbatim.
Michel Onfray : nos origines peuvent expliquer nos divergences, tu es fils de milliardaire et tu as toujours été riche et cosmopolite, je suis fils d’un ouvrier normand et j’ai toujours été fidèle à mon milieu.
BHL : dans origine il y a or. Dénoncer l’or, comme je l’ai démontré, c’est dénoncer aussi l’argent et c’est donc le début de l’antisémitisme. Il y a aussi « gine » ou gyne, la femme origine, le trou à la fois sémantique et physique dont nous sommes tous issus. En creusant cette absence nous pouvons nous retrouver sans nous néantiser.
Michel Onfray : c’est une approche que j’aurais pu reprendre dans « Cosmos », une voie architecturale, comme l’a dit Guy Debord dans Enregistrements magnétiques : « Toutes les maisons sont belles. L’architecture doit venir passionnante ».
BHL : C’est donc la maison commune, j’allais dire la mission commune qui doit nous mener ensemble vers une nouvelle Jérusalem universelle mon cher Michel.
En fin de repas après trois tournées de pur malt Aberlour, une collaboration commune – et gracieuse – à l’Ojim était actée. Merci qui ? Merci l’Ojim.