Après les diverses polémiques liées à la ministre de la justice Christiane Taubira, c’est au tour de Najat Vallaud-Belkacem de faire la une de la presse et de l’actualité.
Depuis sa nomination au ministère de l’éducation nationale, les critiques fusent dans les médias comme dans la classe politique pour dénoncer une provocation, Najat Vallaud-Belkacem ayant été l’une des ministres les plus en vue dans la promotion de la théorie du genre. « La provocation », c’est justement le titre qu’a choisi l’hebdomadaire Minute pour illustrer l’arrivée d’une « Marocaine musulmane à l’éducation nationale ».
Le journal satirique est par ailleurs poursuivi pour une autre couverture : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». L’affaire sera jugée le 24 septembre prochain. Pour cette « récidive » sur Mme Belkacem, Minute s’est attiré les foudres de nombre de politiques. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste, a estimé sur Twitter que Minute devait être « condamné ». Même son de cloche du côté de François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Mais condamné en vertu de quoi ? On se le demande. Najat Vallaud-Belkacem assume régulièrement sa double nationalité franco-marocaine (par exemple, dans cette vidéo à Lyon en 2009 où elle célébrait le nouvel an berbère organisé par l’association Awal Grand Lyon. Elle déclarait d’autre part à l’hebdomadaire La Vie en 2013 : « Je suis croyante. Musulmane par héritage en quelque sorte. C’est une histoire de culture, de tradition, de racines… ».
Même au Front National, l’heure est à la condamnation. Florian Philippot, député européen et numéro 2 du parti frontiste, a rejoint la meute et a condamné « encore plus la publicité permanente qu’on fait à ce torchon (Minute) ». Le vice-président du FN estime que ce « torchon confidentiel » est l’« idiot-utile du gouvernement » qui va pouvoir ainsi « victimiser une ministre ».
Dans son édition parue ce jeudi 4 septembre, Valeurs Actuelles a également ciblé Najat Vallaud-Belkacem. « L’Ayatollah », titre le magazine pour désigner la nouvelle ministre de la « rééducation nationale ». Et comme pour Minute, VA a eu droit à une levée de boucliers de la même ampleur. Journalistes et politiques y sont à nouveau allés de leur condamnation convenue sur Twitter, où le mot-dièse #ValeursPoubelle circule actuellement.
Aucun républicain ne peut tolérer ces attaques abjectes contre une ministre de la République. Soutien total et amitiés à @najatvb.
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) 3 Septembre 2014
@Valeurs poubelles a encore frappé. Une incitation à la haine raciale de plus pour ce torchon de la droite extrémiste. Soutien à @najatvb
— David Assouline (@dassouline) 3 Septembre 2014
« Valeurs poubelles a encore frappé. Une incitation à la haine raciale de plus pour ce torchon de la droite extrémiste. Soutien à Najat Vallaud-Belkacem », a posté le sénateur PS David Assouline sur son compte Twitter. De même pour Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice, qui a souhaité « de tout cœur que Valeurs Actuelles coule très profond », ce qui ne manque pas d’humour au moment où l’hebdo affiche des résultats insolents. Au premier trimestre 2014, il a en effet enregistré la plus forte progression de diffusion avec une hausse de +15,14 % pour 104 093 exemplaires. En parallèle, Libération meurt à petit feu…
Devant ces attaques qui pleuvent depuis la veille de la parution, VA a décidé de poursuivre en justice les deux politiques précédemment cités. « La rédaction de Valeurs actuelles, par la voix de son directeur général, Yves de Kerdrel, exprime son indignation contre ces attaques diffamatoires et infondées qui relèvent de l’intimidation et de la calomnie », a indiqué l’hebdomadaire.
Yves de Kerdrel a par ailleurs habilement invité « les responsables du Parti Socialiste comme de SOS Racisme à relire la définition que le dictionnaire Larousse donne du mot “ayatollah”: “personne aux idées rétrogrades qui use de manière arbitraire et tyrannique des pouvoirs étendus dont elle dispose”. Il n’y a donc dans ce titre choisi par Valeurs actuelles, comme dans les huit pages que notre hebdomadaire consacre à la Ministre de l’Éducation Nationale, la moindre allusion de nature raciste ou confessionnelle. »
Voir notre portait d’Yves de Kerdrel
Crédit photo : najatvb via Flickr (cc) / auteur : Benjamin Géminel